Plus de deux ans après le début de la pandémie, le constat est dramatique puisque nous comptons 150 000 morts, au rythme de 50 000 décès par an, comme l’a rappelé mon collègue Bernard Jomier.
Ces morts n’ont pas fait l’objet d’une cérémonie ou d’un hommage national, ce qui aurait été une initiative opportune compte tenu du fait que nombre de nos concitoyens ayant perdu des proches ont été parfois dans l’impossibilité de vivre leur deuil dignement, notamment au début de la pandémie.
D’autres souffrances touchent malheureusement certains de nos concitoyens, affectés d’un covid long. Il s’agit d’une particularité spécifique au covid-19 : nous n’avons jamais connu cela avant. Nous sommes devant une situation inédite. Or, visiblement, nous ne pouvons offrir ni le suivi ni l’accompagnement adapté à cette affection de longue durée, qui déjoue tous les schémas habituels.
J’ai été interpellée par bon nombre d’entre eux vivant des situations d’impasse, de véritables errances médicales au bout d’un suivi qui avait pourtant bien commencé, mais qui s’arrête brutalement, car il n’a pas été tenu compte du caractère très particulier des affections dont ils souffrent. Ces dernières sont en effet d’une grande complexité et nécessitent plus de temps de prise en charge en raison de la multitude des symptômes différents. Aucune thérapie n’est à ce jour encore cristallisée. Il faudra sans doute du temps.
En tout état de cause, je déplore que l’amendement que j’avais déposé visant à demander un rapport sur l’évolution de la prise en charge des patients souffrant d’un covid long et les diverses mesures mises en place pour leur accompagnement ait été déclaré irrecevable. Nous aurions pu en discuter ce soir.
J’ai bien noté qu’une feuille de route avait été publiée le 17 mars 2022, mais j’ai cru comprendre que certaines de ces dispositions n’étaient pas appliquées. Comme je l’ai souligné, certains malades dans mon département sont en déshérence totale et se retrouvent complètement démunis.