Intervention de Jean Arthuis

Réunion du 16 février 2010 à 21h45
Loi de finances rectificative pour 2010 — Articles additionnels après l'article 9

Photo de Jean ArthuisJean Arthuis, président de la commission des finances :

Les deux amendements identiques présentent l’immense avantage de poser les termes d’une problématique qui deviendra, n’en doutons pas, extrêmement prégnante.

Le développement de l’économie numérique est une évidence et il n’est pas question de faire le procès de Google, dont les apports prodigieux sont difficilement contestables.

En revanche, monsieur le ministre, au-delà des problèmes de monopole et de concurrence, la matière fiscale n’est-elle pas en train de se volatiliser ? Les groupes comme Google et toutes les entreprises de l’économie immatérielle ne vont-ils pas inventer une sorte de carte de la fiscalité pour s’établir là où les conditions sont pour eux optimales ?

Le dispositif que nous vous proposons a ses limites : en instituant une taxe de 1 %, nous atteindrons non pas Google, mais bien plutôt ses utilisateurs et ses clients qui, peut-être, auront un prix à payer de 1 % supérieur.

Monsieur le ministre, il faudrait préciser le concept d’entreprise numérique qui opère en France et qui, par conséquent, perçoit en France un niveau de revenu constitutif d’un certain bénéfice. Comment asseoir un impôt sur les bénéfices d’une entreprise telle que Google ?

Une dimension du problème n’a pas encore été évoquée, celle de la TVA. Aujourd’hui, Google a deux types de clients : les particuliers et les entreprises. Je fais l’hypothèse que les particuliers paient une TVA de 21 %, encaissée par l’État irlandais et non par la France, alors que ces clients sont domiciliés en France, tout cela probablement sur le modèle d’un accord conclu pour faire plaisir au Luxembourg qui continue à empocher la TVA sur l’économie immatérielle !

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