J’ai bien entendu les explications de M. le rapporteur pour avis, mais c’est aujourd’hui que nous avons besoin d’un embargo sur le gaz russe et que notre sécurité immédiate à tous est en jeu.
Aider l’Ukraine est devenu un impératif moral absolu. Pourtant, au-delà des effets d’annonce, nous ne faisons pas grand-chose… Le montant de l’aide militaire française s’élève à 160 millions d’euros, ce qui nous place en queue de classement des 37 pays ayant apporté un soutien à l’Ukraine. Nous nous situons derrière la Grèce et la Lettonie !
S’il est problématique de ne pas soutenir suffisamment l’Ukraine, il est aussi inacceptable de financer activement son agresseur, la Russie. Dans les cent premiers jours de la guerre, notre pays a alimenté la machine de guerre russe à hauteur de 4 milliards d’euros, sous la forme de paiements pour la livraison d’hydrocarbures.
À l’échelle de l’Union européenne, aujourd’hui, ce sont plus de 73 milliards d’euros qui ont été versés au criminel de guerre Vladimir Poutine.
Si certains pays européens ont fait des efforts, ce n’est pas le cas de la France, qui est devenue la plus grande importatrice mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) russe, notamment au cours des mois d’avril et de mai 2022.
Quand allons-nous enfin agir ? Quand allons-nous mettre un terme à ce financement direct d’une guerre atroce en Europe ?
La France a une tradition plus que discutable, celle de détourner trop facilement les yeux de ses valeurs, dès lors qu’il s’agit d’importer des biens énergétiques. C’est le cas avec le pétrole : hier encore, nos liens avec les pétromonarchies autoritaires du Golfe ont été réaffirmés ; c’est le cas également pour l’uranium, que l’on fait venir à grands frais de régimes peu recommandables, comme le Kazakhstan ou l’Ouzbékistan.
Mes chers collègues, il est temps de mettre un terme à cette politique criminelle : votez l’embargo sur le gaz russe proposé par mon collègue Daniel Salmon et restaurez ainsi l’honneur de la France !