Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, après ces deux journées de travail, je vous annonce que les élus de notre groupe s’abstiendront sur ce texte.
Notre opinion est résumée dans les propos tenus à l’instant par Mme Filleul et M. Cardon.
Madame la ministre, 20 milliards d’euros, c’est la moitié des bénéfices potentiels de Total sur l’année 2022. Et, si j’ai bien compris, vous ne voulez pas les taxer. Vous devinez déjà quelles seront nos exigences sur le projet de loi de finances rectificative.
Ce texte avait mal commencé : à l’article 1er, la fameuse prime Macron, cache-misère, aléatoire et potentielle, porte en germe la destruction potentielle de notre régime de protection sociale issu du Conseil national, non pas de la refondation, mais de la Résistance (CNR).
Il a failli très mal continuer avec l’amendement Retailleau, justement et heureusement rejeté par la Haute Assemblée. Ces dispositions suggéraient que les pauvres n’ont pas les mêmes droits que les autres. Or nos concitoyens qui vivent avec 575 euros de revenu de solidarité active (RSA) par mois méritent, au contraire, toute notre attention.
Nous avions fait d’autres propositions : un SMIC à 1 500 euros, une conférence salariale pour lancer une vraie négociation – les branches font ce qu’elles peuvent, mais elles ne font pas grand-chose aujourd’hui en faveur des salaires –, ou encore l’ouverture des droits sociaux pour les moins de 25 ans. Tout cela a été balayé.
Quelques avancées ont certes été accomplies, pour l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou pour les retraites, mais elles restent très insuffisantes.
C’est pourquoi, en responsabilité, et parce que nous savons que d’autres débats suivront, notamment l’examen du projet de loi de finances rectificative, nous nous abstiendrons sur ce texte. Les Français peuvent compter sur nous pour les défendre mieux que quiconque dans les semaines et les mois à venir !