Intervention de Hussein Bourgi

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 27 septembre 2022 : 1ère réunion
Examen du rapport d'information sur l'industrie de la pornographie

Photo de Hussein BourgiHussein Bourgi :

Merci pour le travail réalisé.

J'ai eu l'occasion de rencontrer des femmes concernées par le tournage de films pour l'un des sites que vous avez évoqué. Je les ai rencontrées avec un avocat, ainsi qu'avec des universitaires. Il y a des enjeux financiers énormes derrière ces tournages.

Depuis les années 1990, le gonzo, venu des États-Unis, est arrivé dans le porno. Il y a une forme de surenchère, il faut que les contenus soient le plus trash et le plus hard possible. Les réalisateurs français ont voulu montrer qu'ils pouvaient faire mieux ou plutôt pire que les réalisateurs américains.

Le porno a aussi évolué sous l'influence de pratiques venues du Japon, d'érotisation des collégiennes et lycéennes. De plus en plus de plateformes monnayent aujourd'hui des images de mineures.

Le rapport que vous sortez est très attendu.

Cependant, les stratégies de contournement sont déjà à l'oeuvre du fait des enjeux financiers colossaux. Elles sont de deux ordres :

- les tournages se font de moins en moins en France, à l'exception de Jacquie et Michel. Les tournages se font beaucoup en Europe de l'Est ;

- les plateformes vont se déplacer dans des pays sans encadrement législatif.

D'où la nécessité d'avoir une réflexion au niveau international. Il faut que le Gouvernement porte ce sujet qui n'apparait pas forcément prioritaire mais qui l'est. Il faut porter le sujet à travers le prisme de la protection de l'enfance pour qu'on ne nous oppose pas un pseudo objectif moralisateur.

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