Intervention de Patrick Kanner

Réunion du 12 octobre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Rentrée sociale grèves et mouvements sociaux

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

Madame la Première ministre, nous nous sommes rencontrés pour la première fois, sur votre demande, le 27 juillet dernier. Je vous avais alors fait part de ma grande préoccupation quant à la situation sociale de la rentrée de septembre et vous avais proposé une revalorisation significative du Smic ainsi que l’organisation d’une grande conférence salariale, afin d’anticiper les difficultés financières prévisibles pour l’immense majorité de nos concitoyens. Vous m’aviez répondu que tel ne serait pas votre choix et que vous privilégieriez la solution des accords de branche.

Aujourd’hui, le désordre s’installe, la colère gronde et les premières victimes de cette situation sont les salariés obligés d’utiliser leur voiture. La crise des carburants que traverse notre pays constitue le premier étage d’une crise sociale généralisée installée sur son pas de tir. Les inégalités se creusent et ce n’est qu’un début…

Faire preuve d’autoritarisme en réquisitionnant les salariés sans responsabiliser les employeurs ne permettra pas de revenir à la paix sociale à laquelle nous aspirons tous. Aucune prime, même dite « Macron », limitée dans le temps et dans l’espace, ne remplacera une revalorisation durable des salaires.

Vous n’anticipez plus. Vous ne faites plus que corriger, et mal, au moyen de rustines extrêmement coûteuses pour la solidarité nationale, que vous convoquez pour mieux exonérer les plus aisés de nos concitoyens.

Les pompes à essence s’assèchent, le pouvoir d’achat est siphonné par l’inflation, mais les dividendes, eux, continuent de ruisseler.

Madame la Première ministre, cette situation est absurde : certaines entreprises peuvent tripler leurs bénéfices en profitant de la crise actuelle, sans pour autant augmenter leurs salariés, sans contribuer à l’effort national.

Ma question est donc simple : face à cette aberration, allez-vous choisir le camp de la résignation ou celui du combat pour la justice sociale ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion