Cilas fabrique, entre autres, des armes laser. Lumibird est aussi un fournisseur mondial de diodes laser, notamment pour le domaine spatial. Le service des affaires industrielles et de l'intelligence économique (SIIE) de la direction générale pour l'armement (DGA) prend garde à ce que les actifs critiques pour la BITD - outre la douzaine de fournisseurs majeurs, elle compte 4 000 PME - soient préservés.
Le projet de reprise de Cilas est prêt. Nous attendons l'avis de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne qui sera rendu le 14 octobre. Nous espérons un avis positif, qui permettra la reprise par Safran et MBDA, alors que les actionnaires actuels sont ArianeGroup, à 63 %, et Lumibird, à 37 %. Lumibird garderait ses parts et nous ferons en sorte de préserver le développement de la filière laser en France.
En matière d'autonomie stratégique européenne, l'on parle beaucoup du Scaf et du MGCS. Aucune aventure industrielle ambitieuse ne s'est faite sans difficulté. Il faut nuancer certains propos. Le Scaf ne met pas en péril ni n'anime à lui tout seul l'ensemble de la coopération européenne. Par exemple, dans le domaine des matériaux et processeurs, il est absolument nécessaire de coopérer.
Outre les mécanismes existants, le Fonds européen de défense (FED), doté de 8 milliards d'euros pour 2021-2027, est une première : il est dédié au financement des activités de R&D pour le monde de la défense, ce qui semblait inimaginable il y a peu. Ce FED va concourir à la relance de l'économie européenne.
L'enjeu majeur pour la France est de trouver un équilibre entre retour sur investissement pour l'industrie, consolidation de la défense européenne et préservation des prérogatives nationales clefs, notamment sur la définition des besoins et sur la gestion des projets.