Si cette médiation existe en Occitanie, ce n’est pas le cas dans d’autres territoires. Si l’on compte sur les directeurs départementaux des territoires et de la mer (DDTM) pour faire office de médiateurs, ce n’est même pas la peine de présenter un projet.
J’habite à côté d’Arras. Ma maison est coincée entre le canal de la Scarpe, avec une écluse, et, de l’autre côté, un dernier bras de la rivière Scarpe, après un moulin. Je me dis que je pourrais installer une petite hydroélectricité flottante à côté de ma maison. J’appelle la DDTM. L’ingénieur des travaux n’y voit aucun problème et valide. Mais sa collègue chargée de la faune et de la flore m’appelle deux jours après pour me demander si les poissons peuvent remonter le moulin, ce à quoi je lui réponds qu’à moins d’être entraînés par Sergueï Bubka, je ne vois pas comment ils peuvent faire un bond de trois mètres. §Plus sérieusement, je lui explique que, de l’autre côté de ma maison, il y a une écluse qui s’ouvre deux, trois fois par semaine, ce qui peut permettre aux poissons de passer. Elle me rétorque qu’il s’agit d’une frayère, même si je vois bien qu’il n’y a pas d’herbe au fond de l’eau. Elle ne veut rien entendre et me prescrit une étude « faune-flore », c’est-à-dire un an, quatre saisons, pour un coût de 25 000 euros. Il n’est pas étonnant que la plupart des projets soient abandonnés.