… devraient tout de même inciter à un peu plus de retenue.
Certes, l’augmentation du nombre d’implantations va dans le bon sens, mais nous sommes le pays qui, depuis ces vingt dernières années – pas depuis cinq ans ! –, s’est le plus désindustrialisé en Europe.
Nous avions une industrie qui était à la pointe dans de nombreux domaines. Ainsi, l’industrie automobile française produisait voilà vingt ans environ 3, 5 millions de véhicules, contre 1, 6 million aujourd’hui.
Qui plus est, des décisions françaises ou européennes, que je considère pour ma part comme prématurées, ont été prises. Il n’est qu’à prendre l’exemple de l’électrification de l’automobile : on peut tout de même regretter que la totalité des composants d’une batterie provienne d’Asie – rien n’est fait chez nous !
On parle du verdissement de notre énergie, ce qui est une très bonne chose, mais, en 2010, quelque 50 % des panneaux solaires, cellules et autres woofers venaient de Chine. Aujourd’hui, c’est 90 % !
Certes, on peut se féliciter que le CIR permette de compenser quelque peu notre surcharge fiscale, sociale et normative vis-à-vis de concurrents étrangers, lointains ou proches, mais notre déficit commercial n’est pas seulement dû à l’énergie ou à des productions venant de très loin : il s’agit avant tout d’un déficit compétitif vis-à-vis de nos partenaires européens, et c’est bien là que le bât blesse ! En effet, une partie de notre industrie part en Espagne, au Maroc ou ailleurs.
Le CIR a au moins le mérite d’être connu des entreprises et permet d’attirer des investissements. Cela pose toutefois des questions de souveraineté. C’est le cas par exemple pour Huawei, qui implante des centres de recherche en France.
Par conséquent, il faut prendre des pincettes avant de remettre en question des dispositifs, certes coûteux, mais qui permettent de créer de nouveaux emplois sur le territoire français.