Nous le savons tous : la généralisation du SNU n’aura pas lieu : alors, finissons-en tout de suite, pour gagner du temps et faire des économies !
Preuve d’une nostalgie du service militaire, le SNU impose à la jeunesse une vision passéiste et autoritaire de l’engagement, en rupture avec les aspirations et les enjeux de notre époque. Nous en avons aujourd’hui la preuve flagrante, car la jeunesse ne vient pas au SNU.
Madame la secrétaire d’État, alors que vous n’avez pas réussi à atteindre vos objectifs, que vous n’avez pas atteint les 50 000 contrats cette année, vous augmentez pourtant la capacité d’accueil à 64 000. J’y insiste, les jeunes ne viennent pas. Ils n’approuvent pas la vision de l’engagement que traduit le SNU. Que peuvent-ils bien en tirer, hormis un moment de vie commune qu’ils pourraient concevoir autrement ?
Notre pays a déjà un meilleur programme, riche de sens, source de mobilisation et d’émancipation : celui de l’éducation populaire, qui permet aux jeunes adultes d’interroger le monde dans lequel ils vivent, de combattre les liens de domination, de fabriquer une culture politique commune et d’en être les acteurs, en un mot de faire société en s’émancipant.
Aussi, je vous propose de transférer les crédits du SNU à l’éducation populaire : nous en finirons avec ce dispositif et, ainsi, nous gagnerons du temps.