Intervention de Patricia Schillinger

Réunion du 29 novembre 2022 à 9h30
Questions orales — Pollution au lindane sur le site de la gravière de sierentz

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Je tiens à associer à ma question mon collègue Ludovic Haye, ici présent.

Dans le secteur des trois frontières, au sud de l’Alsace, on peut encore entendre les anciens raconter que des camions chargés de déchets chimiques venaient, tous feux éteints, les soirs de pleine lune, ensevelir discrètement leur cargaison.

Bien que cela puisse sembler surprenant, il s’agit bien de faits réels : entre 1965 et 1970, des milliers de tonnes de déchets contaminés au lindane provenant de l’usine PCUK de Huningue ont ainsi été accumulées sur le site de la gravière Brunner, au nord de la commune de Sierentz, dans le Haut-Rhin.

Si cette entreprise a cessé ses activités depuis cette époque, les inquiétudes concernant une potentielle contamination de la nappe, elles, subsistent. Les dernières vagues de chaleur, l’augmentation de la fréquence de ces dernières et les sécheresses qui les accompagnent n’ont fait qu’accentuer ces inquiétudes au sein de la population et parmi les élus. Ces phénomènes nous rappellent la rareté et la fragilité de la ressource en eau et l’importance de préserver celle-ci.

Si le ministre de la transition écologique a bel et bien décidé d’engager 50 millions d’euros sur cinq ans pour la dépollution de plusieurs sites contaminés au lindane, celui de Sierentz, lui, ne fait l’objet d’aucune mesure. Parmi les explications avancées pour justifier son exclusion figure le coût de son éventuelle dépollution. Le site présenterait en effet la particularité d’abriter des déblais pollués, enfouis à une centaine de mètres de profondeur et dont le coût d’excavation pour ce seul site reviendrait à près de 40 millions d’euros.

Madame la ministre, on ne peut se satisfaire d’une simple considération comptable pour justifier le renoncement à respecter l’impératif de préservation de la ressource en eau. En conséquence, au regard des inquiétudes croissantes concernant la qualité et la rareté de l’eau, qu’entend faire le Gouvernement à l’égard du site de Sierentz ? Est-il prêt à consentir à l’effort financier nécessaire à sa dépollution ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion