Ainsi que vient de le rappeler notre collègue Victoire Jasmin, la lutte contre les violences faites aux femmes est une grande cause de ce quinquennat, tout comme elle l’était lors du précédent.
Il faut reconnaître que des progrès significatifs et indéniables ont été accomplis ces dernières années dans la lutte contre ce fléau. Mais celui-ci persiste, demeure et tue, surtout dans les territoires ultramarins.
Comme je l’avais rappelé lors de l’examen du projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, la Lopmi, les violences intrafamiliales sont plus répandues en outre-mer que dans l’Hexagone.
À Mayotte, par exemple, chaque année, environ 650 femmes franchissent courageusement la porte du commissariat de Mamoudzou ou d’une brigade de gendarmerie de l’île pour signaler des violences conjugales. Seuls 150 de ces signalements donnent lieu à des procédures judiciaires.
Des moyens sont mis en œuvre pour aider les victimes et sensibiliser les professionnels aux spécificités de ce travail. Je pense notamment à la publication, en juillet 2022, d’un nouveau guide relatif aux violences faites aux femmes dans les outre-mer, destiné aux professionnels et élaboré par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains, ou encore à la mise en service du numéro unique 3919, joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en outre-mer comme en métropole.
Néanmoins, les efforts doivent se poursuivre et les moyens être renforcés afin de lutter contre les violences intrafamiliales en outre-mer, pour que l’accueil, l’orientation et la protection des victimes soient plus efficaces.
Aussi, je partage le constat de notre collègue ; nous le vivons au quotidien. Il s’agit d’un problème non pas simplement de crédits ou de personnel, mais également de libération de la parole et de prise en charge des victimes.
Monsieur le ministre, je crois savoir qu’un texte est en cours de préparation avec la ministre Isabelle Rome. Je vous adresse à ce sujet une demande formelle et appuyée : associez les parlementaires ultramarins à son élaboration, pour prendre en compte nos spécificités.