Je me réjouis de ce débat, parce que nous sommes vraiment au cœur de ce que doit faire le Parlement : trouver une cohérence globale à nos politiques. Nous aurons d’ailleurs tout à l’heure un débat sur l’énergie.
Je vous rappelle, monsieur le ministre, que le Sénat est la première assemblée à avoir parlé de bilan carbone, une notion qui, au début, concernait le renouvelable. Nous avions fait remarquer qu’importer du renouvelable d’Asie n’était pas forcément extraordinaire en termes de bilan carbone…
Je voudrais prolonger le propos de notre rapporteur sur son amendement. Monsieur le ministre, on se donne bonne conscience, mais si l’on fait le bilan carbone de la voiture, on constate que les émissions de gaz à effet de serre sont faites ailleurs.
En outre, une fois le véhicule arrivé en Europe – je reprends l’idée de notre collègue Pierre Cuypers –, il faut faire avec la situation de « fragilité électrique » à laquelle – nous le savons tous – nous allons être confrontés pendant encore au moins deux ans. Pour boucler leurs besoins, la France et l’Allemagne se dépannent mutuellement – notre pays importe de l’électricité de l’Allemagne, que nous fournissons en retour en gaz.
Aussi, pour faire fonctionner ces véhicules électriques, on importe de l’électricité qui n’est pas propre, puisqu’elle est produite à partir non pas du nucléaire, mais du charbon et du gaz : on aggrave encore notre bilan carbone. C’est un vrai sujet, et je me réjouis que nous l’évoquions dans sa globalité.
Tout cela milite pour que nous accompagnions les industriels français et européens dans la conquête de ce marché – nous n’y sommes pas opposés – et pour que nous ayons une production énergétique plus propre et décarbonée, comme cela a toujours été le cas dans notre pays. En effet, en la matière, la France été pionnière par rapport à d’autres États de l’Union européenne.