Intervention de Patricia Schillinger

Réunion du 12 novembre 2008 à 21h45
Financement de la sécurité sociale pour 2009 — Suite de la discussion d'un projet de loi

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Ce projet de loi prévoit également de faire intervenir une revalorisation annuelle au 1er avril de chaque année, afin de mieux prendre en compte l’inflation réelle de l’année précédente. En effet, l’article 6 prévoit le coup de pouce donné aux retraites en 2008, à compter du 1er septembre. Après avoir été revalorisées de 1, 1 % en vertu des dispositions de la précédente loi de financement de la sécurité sociale, les retraites ont bénéficié d’une revalorisation exceptionnelle de 0, 8 % au 1er septembre de cette année.

Avec cette dernière hausse, le Gouvernement prétend que les retraités peuvent s’estimer satisfaits. Le 16 octobre dernier, ils ont très clairement fait savoir que le rattrapage du 1er septembre ne leur suffisait pas. Les revalorisations successives ne couvrent pas l’inflation, qui va atteindre 2, 9 % en 2008. Le pouvoir d’achat des personnes retraitées baissera en moyenne de plus d’un point en 2008, c’est-à-dire que l’augmentation sera de 1, 9 % pour au moins 2, 9 % d’inflation annuelle ! Nous sommes donc très loin du compte.

Depuis 2002, les revalorisations ne compensent pas l’inflation de ces six ans : l’indice général des prix a progressé de 12, 19 % tandis que les retraites n’augmentaient que de 10, 82 %.

De plus, l’indice général des prix minimise le renchérissement des produits de première nécessité, dont les prix s’envolent depuis un an. Selon certains syndicats, pour garantir le pouvoir des retraités en 2009, il faudrait une hausse de 3, 7 %. Une véritable augmentation serait nécessaire à la garantie du pouvoir d’achat des retraités.

On constate, ici, que le PLFSS ne tient pas compte de la réalité de la crise économique.

Quant à la hausse du minimum vieillesse annoncée pour le 1er avril 2009, elle est fixée à 6, 9 %. Elle ne permettra pas de tenir les engagements présidentiels qui évoquaient la nécessité d’une progression de 25 %, en termes de pouvoir d’achat, pour les titulaires du minimum vieillesse. Jusqu’en avril prochain, le minimum vieillesse restera bloqué et, vous prévoyez ensuite de le porter à 676 euros. C’est toujours insuffisant, car il reste en deçà du seuil de pauvreté européen, à savoir 817 euros.

En résumé, le nombre de retraités pauvres augmentera encore. Et bien souvent, ce sont les femmes qui sont, une fois de plus, les plus touchées, puisque ce sont elles qui ont interrompu leur carrière pour se consacrer à leur famille.

Pour le minimum contributif, c’est la même chose : l’augmentation annoncée ne permettra pas aux personnes âgées qui touchent cette prestation de sortir réellement de leurs difficultés.

Quant au dispositif concernant les carrières longues, le texte durcit encore les conditions pour bénéficier d’un départ anticipé. Selon M. Denis Jacquat, rapporteur de l’Assemblée Nationale, ce dispositif des carrières longues est un élément central de l’accord du 15 mai 2003 entre les partenaires sociaux et le Gouvernement.

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