Oui, madame la rapporteure, ce débat nous rappelle celui que nous avons tenu lors de l’examen du PLFSS, sauf que les dispositions qu’a retenues le Gouvernement ont retiré tout l’intérêt de la quatrième année, car elles tendent à la banaliser, en permettant un accès à l’hôpital, et non plus à couvrir les zones sous-denses. Voilà pourquoi je me suis permis de proposer de nouveau un tel outil.
Selon moi, il est difficile de dire que cela ne fonctionne pas avant d’avoir essayé, d’autant que les arguments que vous critiquez, monsieur le ministre – je vous l’avais rappelé durant l’examen du PLFSS et je vous le redis aujourd’hui –, sont les mêmes que ceux que vous avanciez voilà quelque temps lorsque vous conseilliez le candidat à la présidence de la République, Emmanuel Macron, et par lesquels vous proclamiez la nécessité d’aller vers un conventionnement sélectif…
Par ailleurs, dans vos propos, vous m’avez d’abord rappelé qu’il n’y avait pas de zones sous-denses, avant de dire qu’il fallait être issu d’une zone sous-dense pour devenir médecin et y exercer… Ces zones doivent donc exister quelque part !
Enfin, je suis tout à fait d’accord pour défendre la lutte contre les inégalités rencontrées par la médecine et les médecins, mais je crois surtout qu’il y a une inégalité subie par les patients ! Quelque six millions d’entre eux n’ont actuellement plus accès aux soins – je parle de la médecine de ville en particulier.
C’est d’un aveu d’impuissance dont vous faites preuve quand vous dites qu’il ne faut rien faire actuellement, car à cause du mercato général les médecins vont partir à l’étranger, ce qui fait d’ailleurs que ce sont les médecins étrangers qui viennent en France, du moins quand ils le peuvent, car leur installation n’est pas toujours accueillie favorablement… Nous sommes dans l’impuissance absolue, et je le regrette.
Je maintiens donc mon amendement, monsieur le président.