Monsieur le ministre, nous ne pouvons pas approuver la trajectoire pour les quatre prochaines années que le Gouvernement nous présente, et cela pour deux raisons.
Premièrement, le rapport que vous présentez manque de sincérité. Depuis le début du débat, nous vous demandons inlassablement, de manière répétitive, d’avoir accès à l’avis du Conseil d’État. Vous ne nous le communiquez pas.
Votre rapport manque de crédibilité, parce qu’il fait fi des aléas conjoncturels qui pourraient survenir dans les prochaines années. Il fait aussi fi des aléas structurels qui peuvent aussi intervenir et des coûts cachés de votre réforme. Dès lors, l’objectif de 18 milliards d’euros que vous annoncez s’apparente davantage à un mirage ou à un mythe.
Deuxièmement, ce sujet est trop sérieux pour l’aborder avec autant de légèreté. Tout à l’heure, monsieur le ministre, vous avez cru bon de vous moquer des grévistes et des manifestants. Vous avez eu pour eux des propos cinglants, en cherchant à les opposer aux Français qui se lèvent tôt le matin pour travailler.
Savez-vous d’où viennent, dans mon département de l’Hérault, les manifestants les plus nombreux ? Ce sont les éboueurs de la société Nicollin, à Montpellier. Ce sont les chauffeurs de car qui se réveillent le matin pour faire le ramassage scolaire. Ce sont les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) qui travaillent dans les écoles.
Monsieur le ministre, ce sont eux qui constituent le gros des bataillons ! Il vous suffit de lire Le Midi Libre ou de regarder la télévision pour trouver les témoignages de ces hommes et de ces femmes qui se réveillent tôt le matin, qui travaillent tôt, qui triment et qui souffrent ! Ce sont ceux-là que vous stigmatisez.
Si la personne qui se réveille tôt pour nettoyer votre bureau chaque matin n’ose pas vous dire ce qu’elle pense de votre réforme, les millions de Français qui défilent dans la rue, eux, vous le disent !