Si le ministre retirait sa réforme, il pourrait éviter aux habitants de Villefranche-sur-Saône de défiler eux aussi dans un quart d’heure…
Monsieur le ministre, si nous voulons supprimer cet article, c’est parce que nous estimons que vous faites preuve d’un manque de sincérité. Cela fait plusieurs mois que la bataille des chiffres a fait éclater au grand jour les approximations du Gouvernement. Le week-end dernier, Aurore Bergé a dû préciser que cette réforme n’était pas une arnaque. Si elle a dû le préciser, c’est que certaines annonces du Gouvernement en ont fait douter…
En décembre dernier, Marlène Schiappa, Bruno Le Maire ou encore Olivier Véran évoquaient un plancher à 1 200 euros mensuels grâce à cette réforme. Le 10 février, Franck Riester, qui n’en disait pas moins quelques jours auparavant, a amorcé un grand rétropédalage. Le travail de nos députés, notamment celui de Jérôme Guedj, a mis au jour le faible nombre de personnes qui bénéficieraient de cette mesure.
Saluons toutefois Olivier Dussopt, qui a fait preuve d’un éclair de sincérité lorsqu’il a reconnu que certaines prises de paroles avaient pu être confuses. Cela arrive, car c’est un sujet d’une grande complexité, mais il y a aussi une grande improvisation de votre part. Aussi comprendrez-vous que nous doutions un peu de votre sincérité.
Loin de ces chiffres et de ces approximations, nous avons surtout constaté la brutalité de cette réforme.
En effet, non seulement vous voulez faire travailler les Français deux ans de plus, mais vous avez passé la soirée à écarter des pistes pour taxer les plus grandes fortunes, les milliardaires et même les robots ! Nous avons été très imaginatifs, comme l’ont reconnu certains collègues de droite, pour vous proposer d’autres solutions, mais vous les avez toutes rejetées, préférant faire payer ceux qui triment déjà beaucoup.