Intervention de Jérôme Durain

Réunion du 7 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Jérôme DurainJérôme Durain :

Je souhaite, à l’instar des autres membres de mon groupe, m’exprimer sur cet article 7.

Je me félicite que, contrairement à l’Assemblée nationale, nous puissions enfin débattre de cet article qui constitue le « cœur » de la réforme ; mais est-ce véritablement opportun de qualifier ainsi une mesure aussi inique ?

Vous connaissez le caractère injuste de cette mesure, qui a déjà été pointé en son temps par M. Macron. Certes, en France, nous vivons relativement longtemps, mais notre ratio d’espérance de vie en bonne santé est assez faible ; or il risque de se réduire encore.

De plus, le report de l’âge légal, on le sait, augmente les dépenses de la branche maladie, à cause des reports vers le chômage ou l’invalidité. Oui, les personnes qui approcheront de l’âge de la retraite multiplieront les arrêts maladie.

Qu’allez-vous proposer après des jours de carence supplémentaires ? Pourquoi ne cherchez-vous pas d’autres solutions ? Pourquoi « écarter d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus et en particulier ceux qui sont issus du capital », comme le disait M. Dussopt quand il était de gauche ?

Je multiplie les questions, mais je pressens que les réponses se feront rares. Pourtant, tous ceux qui galéreront avec des alternances de petits boulots et de chômage pour atteindre l’âge légal aimeraient bien les entendre.

Pour les seniors qui ne sont ni en emploi ni à la retraite, le recul de l’âge de départ signifie en effet l’allongement de leur période de précarité.

Mes chers collègues, nous avons entendu la présidente Deroche nous demander de considérer vos parcours personnels, vos expériences et vos enracinements ; mais, précisément, dans vos villes, dans vos communes, dans vos préfectures et sous-préfectures, n’avez-vous pas entendu les gens dire qu’ils ne peuvent pas faire les trois-huit deux ans de plus ?

Je ne vois pas pourquoi la droite sénatoriale vole au secours d’un gouvernement qui lui fait des bras d’honneur à l’Assemblée nationale !

Mépris, passage en force, bras d’honneur, voilà les mots véritablement utiles pour qualifier ce qui est en train de se passer.

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