Comme l’ont déjà souligné de nombreux orateurs, nous rejetons, par cet amendement de suppression, la rectification de l’objectif de dépenses de la branche maladie, maternité, invalidité et décès proposée par le Gouvernement.
Faute de pouvoir créer de nouvelles charges pour porter le montant de ces budgets à la hauteur nécessaire, nous n’avons d’autre choix que de supprimer cet article.
Camus et Hugo ont déjà été invités dans ce débat, je convoquerai pour ma part Paul Valéry, en le paraphrasant : le vent se lève, il est temps de vivre, mais il est surtout urgent d’écouter !
Avec cette réforme, le Président de la République joue les apprentis sorciers. Au reste, nous ne sommes pas surpris : revoilà Jupiter aux grands pas, le théoricien de la verticalité, qui enjambe les corps intermédiaires et veut concentrer tous les pouvoirs. Mais à force de surdité, Merlin risque de casser sa baguette, et Jupiter de voir la foudre se retourner contre lui.
Faute d’écouter le peuple qui gronde, nous invitons ceux qui sont dans cet hémicycle à entendre la colère sourde, mais puissante, qui s’exprime chez les Français : six manifestations historiques, 90 % des actifs opposés à la retraite à 64 ans, et votre seule réponse, c’est le mépris. Mépris envers l’opposition sénatoriale. Mépris, surtout, du Président de la République envers les syndicats, qu’il refuse de recevoir. Mépris envers les salariés et les Français. Votre projet n’est pas légitime, retirez-le !
Après avoir refusé la concertation au mépris de la démocratie sociale, après le dévoiement de la procédure parlementaire, voilà désormais le passage en force tous azimuts dans les deux chambres du Parlement. Il n’est pas trop tard, retirez ce projet !