Mesdames et Messieurs, mes chers collègues, notre mission d'information sur l'enseignement agricole, outil indispensable au coeur des enjeux de nos filières agricoles et alimentaires, poursuit aujourd'hui ses travaux par une table ronde consacrée à l'orientation vers l'enseignement agricole et à son attractivité. Nous auditionnerons ensuite, à partir du mercredi 17 mars, les responsables des unions ou fédérations des établissements de l'enseignement technique agricole. Je vous rappelle que cette réunion est captée et diffusée en direct sur le site Internet du Sénat, sur lequel elle pourra ensuite être consultée en vidéo à la demande. Elle est également diffusée en direct sur Twitter.
Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui au Palais du Luxembourg M. Éric Bardon, inspecteur général de l'agriculture, et M. Bruno Ricard, inspecteur général des ponts, des eaux et des forêts. Tous deux sont les co-auteurs, avec Mme Danielle Gozard, d'un rapport du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) publié l'an dernier, intitulé « l'orientation des élèves vers l'enseignement agricole et son attractivité ».
Participe ensuite à cette table ronde M. Michel Sinoir, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt d'Auvergne-Rhône-Alpes. Il a aussi eu une longue expérience de directeur départemental de l'agriculture et de la forêt (DDAF) à La Réunion.
Nous accueillons également Mme Sandrine Marcillaud-Authier, cheffe du département des éditions à l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP).
D'autres intervenants sont connectés à distance.
Je salue ainsi M. Jean-Louis Nembrini, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine, qui s'exprimera au nom de Régions de France. M. Nembrini connaît bien les sujets éducatifs et pourra peut-être nous donner sa vision de l'articulation entre l'enseignement agricole et l'Éducation nationale. Au cours de sa carrière, il a en effet notamment été directeur général de l'enseignement scolaire du ministère de l'éducation nationale et recteur de l'académie de Bordeaux.
Je salue enfin l'Association nationale des directeurs de centres d'information et d'orientation (ANDCIO), qui est représentée par trois personnes : Mme Corinne Blieck, qui en a été la présidente jusqu'en décembre dernier, M. Yohann Le Pape, directeur du CIO de Chartres, et Mme Saadia Ait-Abed, directrice du CIO de Saint-Benoît à La Réunion. A cet égard, je tiens à souligner l'importance que la mission d'information attache à la dimension territoriale des sujets et, en particulier, à la juste prise en compte de la situation de nos Outre-mer.
Je remercie chacun d'avoir accepté de participer à nos travaux.
Mesdames et Messieurs, avec mes vingt-deux collègues membres de la mission d'information, nous sommes convaincus que l'enseignement agricole est une chance pour de nombreux jeunes et un outil indispensable pour l'avenir de nos filières agricoles et alimentaires.
Lors de notre audition, la directrice générale de l'enseignement et de la recherche, Mme Valérie Baduel, a estimé que la connaissance et la reconnaissance de l'enseignement agricole sont le défi n° 1. Elle a eu cette formule que je vous cite : « le connaître, c'est l'aimer. »
L'orientation et l'attractivité de l'enseignement agricole sont donc un des éléments importants de notre sujet. Or le rapport d'Eric Bardon et Bruno Ricard souligne que les enjeux ne sont pas minces, y compris en raison de ce qu'ils appellent des distorsions d'image, sur fond notamment « d'agribashing ». Ce sujet a été abordé très directement par plusieurs représentants de syndicats agricoles, hier après-midi. Nous avons la chance de pouvoir disposer de leur rapport récent. Je propose donc leur donner la parole en premier, avant de poursuivre avec les autres participants.
Notre rapporteure, Mme Nathalie Delattre, interviendra à la suite des présentations effectuées par chacun, à partir du questionnaire qu'elle vous a adressé. Je lui passerai ensuite la parole afin qu'elle puisse vous poser un certain nombre de questions, puis à mes collègues qui le souhaitent.
Messieurs Bardon et Ricard, je vous cède la parole.