Notre mission d'information sur l'enseignement agricole, outil indispensable au coeur des enjeux de nos filières agricoles et alimentaires, entame aujourd'hui un cycle d'auditions qui va nous conduire à entendre les têtes de réseaux de l'enseignement agricole.
Nous accueillons tout d'abord le président de l'Union nationale des Maisons familiales rurales d'éducation et d'orientation, Monsieur Dominique Ravon, et son directeur, Monsieur Roland Grimault.
Je vous rappelle que cette réunion est captée et diffusée en direct sur le site internet du Sénat, sur lequel elle pourra ensuite être consultée en vidéo à la demande.
Avec mes 22 collègues membres de la mission d'information, nous sommes convaincus que l'enseignement agricole constitue une chance pour de nombreux jeunes et un outil indispensable pour l'avenir de nos filières agricoles et alimentaires. Il représente un atout indispensable pour relever le défi du renouvellement des générations en agriculture et permettre à l'agriculture française de répondre aux défis de demain. Il s'agit plus largement d'un outil indispensable pour les territoires ruraux. Nous n'ignorons pas que l'animation et le développement des territoires est l'une des missions de l'enseignement agricole.
Les quelque 368 Maisons familiales rurales (MFR), par leur modèle pédagogique particulier reposant sur l'alternance, sont un des piliers importants de cet enseignement agricole.
Monsieur Ravon, vous avez vous-même été formé en MFR avant de vous installer comme agriculteur en Vendée. Il me semble que vos enfants ont également suivi au moins une part de leur cursus en MFR. Votre exploitation a adhéré au réseau « Bienvenue à la ferme » et vous avez développé, avec vos associés et votre famille, des activités de transformation et de vente directe. Votre engagement en faveur de l'alternance n'est pas que théorique : vous accueillez vous-même des jeunes dans votre entreprise en tant que maître de stage et d'apprentissage.
Au cours de nos travaux, nous souhaitons analyser comment l'enseignement agricole, technique et supérieur, devrait répondre aux besoins des filières agricoles et alimentaires, afin de leur permettre de relever les défis auxquels elles sont confrontées. Pas uniquement pour produire, mais aussi pour transformer et pour vendre. Nous souhaitons évaluer la capacité de l'enseignement agricole à remplir cette mission aujourd'hui, notamment au regard des contraintes qui pèsent sur lui.
La première des contraintes est probablement la contrainte budgétaire. Pour pouvoir pleinement remplir son rôle, l'enseignement agricole, dans sa diversité, doit avoir les moyens de fonctionner correctement. Notre rapporteure, Nathalie Delattre, avait tiré la sonnette d'alarme lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2021. Et elle avait à l'époque particulièrement insisté sur la situation des MFR, qui préoccupe de nombreux collègues.
Je propose donc que vous nous présentiez votre vision des enjeux, à partir du questionnaire qui vous a été adressé par notre rapporteure, pendant 10 à 15 minutes. Je passerai ensuite la parole à Nathalie Delattre afin qu'elle puisse vous poser un certain nombre de questions, puis à mes collègues qui le souhaitent.