Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 30 avril 2020 à 14h30
Justice et affaires intérieures — Audition de Mme Pascale Andréani ambassadrice de france en hongrie par téléconférence

Photo de Jean BizetJean Bizet, président :

Madame l'Ambassadrice, merci d'avoir accepté notre sollicitation pour cet échange par audioconférence.

Notre commission avait prévu que certains de ses membres se rendent cette année en Hongrie, où vous êtes ambassadrice depuis 2018, afin de resserrer les liens à l'échelon parlementaire avec ce pays important, dont la relation à l'Union européenne s'est compliquée dans les années récentes.

En septembre 2018, le Parlement européen a en effet demandé au Conseil européen d'agir pour empêcher une violation des valeurs fondatrices de l'Union européenne par les autorités hongroises. Parmi les préoccupations soulevées par les députés figuraient l'indépendance de la justice, la liberté d'expression, la corruption, les droits des minorités, ainsi que la situation des migrants et des réfugiés.

Aujourd'hui, comme l'ensemble des autres pays de l'Union européenne et même du monde, la Hongrie est frappée par la pandémie de Covid-19. Vous pourrez sans doute nous préciser à quel degré. Pour en freiner la progression, de nombreux États membres, dont la Hongrie, mais aussi le nôtre, ont choisi de confiner leur population, ce qui constitue évidemment une brèche importante dans les valeurs fondatrices de l'Union européenne, au premier rang desquelles se trouvent la liberté et le respect des droits fondamentaux.

Cette brèche se justifie au nom de l'impératif de sécurité sanitaire, mais certains pourraient être tentés d'en abuser. C'est pourquoi notre commission a jugé utile d'exercer un suivi du respect de l'État de droit en Europe dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Elle a chargé de ce travail notre collègue Philippe Bonnecarrère qui vous interrogera certainement de manière plus précise.

Pour ma part, je constate simplement que l'état d'urgence instauré en Hongrie a fait l'objet de critiques de la part de la Commission européenne et du Parlement européen, qui déplorent notamment qu'aucune date précise ne soit explicitement prévue pour y mettre fin et que cet état d'urgence fasse l'objet d'un contrôle insuffisant - ce que contestent les autorités hongroises.

Pouvez-vous nous dire ce qu'il en est vraiment ? Pouvez-vous aussi nous indiquer si une sortie du confinement se profile en Hongrie et si elle s'appuiera sur une application de traçage, comme en Norvège ou en République tchèque ?

Ces questions nous intéressent particulièrement puisque, dès lundi, le Sénat sera appelé à débattre, à l'invitation du Gouvernement, de la stratégie nationale de sortie progressive du confinement dans notre pays.

Voilà les grandes questions que je souhaitais vous soumettre d'emblée. Mes collègues vous interrogeront aussi certainement, mais je vous laisse pour l'instant la parole et vous remercie pour les premiers éléments que vous pourrez nous apporter.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion