Intervention de Philippe Bonnecarrere

Commission des affaires européennes — Réunion du 30 avril 2020 à 14h30
Justice et affaires intérieures — Audition de Mme Pascale Andréani ambassadrice de france en hongrie par téléconférence

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere, rapporteur :

Madame l'Ambassadrice, nous connaissons votre conscience européenne, et savons l'importance que vous attachez à la construction européenne, comme nombre d'entre nous.

Permettez-moi de revenir sur le sujet des libertés publiques. Je ne suis pas spécialiste de la Hongrie, mais sa position apparaît ambiguë. En effet, ce pays semble très défavorable à l'idée européenne, en particulier en matière de libertés. On parle même « d'illibéralisme » à propos de la doctrine conceptualisée par le Président Orbán. L'état de danger suscite donc immédiatement l'inquiétude.

Selon le discours officiel hongrois, tout est normal et conforme à la Constitution et le contrôle parlementaire continue à s'exercer. Le président du Parlement hongrois a expliqué qu'il constituait un modèle et continuait à se réunir, contrairement à beaucoup d'autres. Il a insisté sur le fait que l'opposition pouvait régulièrement poser des questions et qu'elle recevait une réponse. On est donc là dans la plus merveilleuse des démocraties !

Que faut-il en penser ? Sommes-nous face à des contrôles formels et à un système remarquablement bien organisé ? Quant au Conseil constitutionnel, que dire du mode de désignation de ses membres ?

Je comprends la nécessité de respecter le langage diplomatique, mais quelle est, derrière toutes ces garanties, la réalité de la vie démocratique, de l'exercice des libertés, du contrôle du Conseil constitutionnel et du Parlement ? Tout ceci apparaît relativement fictif. Personne ne prendra la responsabilité de mettre fin à l'état de danger afin de ne pas porter atteinte à l'autorité de M. Orbán.

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