La situation dans mon intercommunalité diffère par rapport à votre constat, puisque la grande majorité de notre ressource en eau est produite à l'intérieur de notre territoire, bien qu'elle vienne des Pyrénées via le fleuve Aude. En raison de la faible quantité de neige limitée tombée cette année, ces réserves sont d'ailleurs moins importantes que prévu. En revanche, cette question inquiète le maire de Toulouse, puisque la ressource utilisée dans son territoire provient d'une part des Pyrénées et d'autre part d'un secteur à cheval sur les départements de l'Aude, du Tarn et de la Haute-Garonne. Pour autant, certaines coopérations sont actuellement en train de se mettre en place dans le cadre d'un dialogue entre intercommunalités ; c'est le cas en Occitanie, où ce dialogue s'effectue avec des structures qui ont la responsabilité de la gestion de réserves, notamment EDF, qui a créé des retenues pour produire de l'hydro-électricité. Cette coopération ne pourra se mettre en place que si une organisation territorialisée prévaut à l'échelle du bassin de vie ou de l'intercommunalité. Je prêche évidemment pour l'intercommunalité, car c'est la structure qui sera capable d'organiser, demain, la solidarité territoriale en matière d'interconnexion, seule ou en s'organisant entre intercommunalités via une structure supra-communale. Ce transfert de la compétence eau vers l'intercommunalité sécuriserait la surface financière nécessaire pour réaliser les investissements d'approvisionnement en eau potable des communes. De plus, l'ingénierie requise et la capacité de portage de projets ne peuvent se concevoir qu'à ce niveau intercommunal. C'est la condition pour qu'une réelle solidarité territoriale se mette en place. Je l'ai vécu sur mon territoire : si les petites communes étaient autrefois attachées aux compétences eau et assainissement, le transfert qui a eu lieu en 2013, vers un territoire structuré en douze communes réunissant 1 200 habitants, a totalement modifié leur positionnement. Elles étaient au départ vent debout contre le transfert, mais en constatant la solidarité territoriale qui s'est organisée, leur permettant ainsi de réaliser de nouveaux investissements, elles constituent aujourd'hui les premiers soutiens d'un tel processus.