Intervention de Régis Banquet

Mission d'information Gestion de l'eau — Réunion du 28 mars 2023 à 16h20
Collectivités territoriales — Audition de M. Régis Banquet président de carcassonne agglo vice-président d'intercommunalités de france chargé du grand cycle de l'eau et oriane cébile conseillère eau climat énergie et biodiversité d'intercommunalités de france

Régis Banquet, président de Carcassonne Agglo, vice-président d'intercommunalités de France chargé du grand cycle de l'eau :

S'agissant des modes de gestion, je ne suis pas dogmatique : ce qui compte, c'est la capacité de la collectivité à contrôler le service, et la manière dont elle le fait. On assiste à une réappropriation de la gestion directe au niveau local, mais parfois, les régies font appel à des entreprises privées. La situation est donc hétéroclite. Autour de Carcassonne, certaines communes sont en régie, d'autres en délégation de service public (DSP) et la cohabitation ne pose pas de problème. La reprise de la gestion en régie est une décision courageuse, c'est souvent la première des nouveaux élus, mais elle relève du politique plus que du technique. La responsabilité de la collectivité est de garantir l'accès à l'eau aux usagers domestiques comme aux autres, mais aussi la prévention des inondations, la prise en charge des eaux pluviales, des ruissellements, etc. C'est pourquoi la collectivité doit toujours piloter le processus. Je milite à ce titre pour un transfert à l'intercommunalité, lequel permet de mettre en cohérence toutes les compétences territoriales, car tous les plans d'aménagement sont liés à l'eau. Ainsi, nous venons d'arrêter notre Scot avec la problématique de l'eau comme fil directeur, de sorte que nous ne puissions pas accueillir plus de population que ne le permettent nos ressources. Il faut prendre en considération la cohérence territoriale, afin de ne pas mettre le territoire en danger. Lors de l'établissement du Scot, les maires luttent souvent pour des mètres carrés, pour des indices de densité ou pour des logements ; en choisissant l'eau comme sujet central de notre projet de territoire, nous avons pu nous accorder. Les inondations catastrophiques que nous avons connues en 2018 ont aidé la population et les élus à prendre conscience du sujet et les discussions n'ont pas connu d'accrocs, car nous avons touché du doigt les conséquences des erreurs du passé en matière d'aménagement. C'est une victoire et les élus sont maintenant conscients qu'il faut intégrer ces questions dans les projets de territoire. Je trouve cela rassurant. La même prise de conscience se produira sans doute en Gironde à la suite des incendies : ces événements sont des laboratoires qui nous permettront d'aller plus loin.

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