Intervention de Nicole Bonnefoy

Réunion du 4 avril 2023 à 9h30
Questions orales — Situation critique de l'hôpital de ruffec en charente

Photo de Nicole BonnefoyNicole Bonnefoy :

Madame la ministre, je souhaite vous interroger sur la situation de l’hôpital de Ruffec, mais aussi plus globalement sur la désertification médicale dans mon département de Charente.

Dans le cas de Ruffec, nous avons obtenu très récemment un sursis grâce à l’arrivée in extremis, la semaine dernière, d’un médecin intérimaire. Ce recrutement opportun permettra de maintenir les vingt-neuf lits menacés et d’éviter la fermeture du service de médecine polyvalente.

Mais cela ne change pas la situation sur le long terme. J’en veux pour exemple le centre hospitalier d’Angoulême, qui a dû fermer son service d’angioplastie le week-end du fait d’un manque de médecins intérimaires. L’intérim est devenu pour bon nombre d’hôpitaux un mal nécessaire, dont le sevrage, qu’implique la loi du 26 avril 2021 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, dite loi Rist, va grandement fragiliser les plannings des hôpitaux publics. Il arrive parfois que plus de 50 % des effectifs soient concernés dans les services d’urgence, comme ceux de Cognac.

On peut également regretter que cette loi ne concerne que le public et qu’elle épargne les cliniques privées, qui sont pourtant en tête des rémunérations pour les pays de l’OCDE. Le Ségur de la santé a malheureusement oublié la permanence des soins et la pénibilité. La loi Rist, qui entre en application ce mois-ci, n’a pas été suffisamment anticipée. Pire, vous combattez l’intérim avant d’avoir restauré l’attractivité des carrières hospitalières.

Votre annonce, bienvenue, de la semaine dernière relative à la revalorisation de 20 % du plafond pour les intérimaires et à la prime de solidarité territoriale (PST) démontre votre impréparation lorsqu’il s’agit de penser l’accès aux soins dans nos territoires ruraux.

Vous savez l’ensemble des élus locaux mobilisés pour l’aide à l’installation de praticiens. Quelles mesures prévoyez-vous de mettre en place pour soutenir nos hôpitaux de proximité, comme celui de Ruffec, et pour prévenir des risques de fermeture de services dans nos territoires ?

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