Ma question s'adresse à M. le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion.
Monsieur le ministre, attendez-vous, comme le Président de la République, que les Français se lassent ou prennent peur ?
Violences et blessés, de part et d'autre, ne se comptent plus. Cela permet de remettre la sécurité au centre. Protéger les Français est certes un devoir, mais il en est un autre, que vous oubliez toujours : les entendre et leur répondre. C'est pourtant simple : ils ne veulent pas travailler deux ans de plus ! Mais leur colère a d'autres raisons encore, plus profondes, plus anciennes.
Je connais les « gilets jaunes » pour les avoir longtemps côtoyés dans les rues de Paris. §Or ils sont là, avec les autres, syndiqués ou pas, jeunes et vieux, le dépit en bandoulière, la rancune de leurs blessés déjà oubliés dans la tête. Tous, avec ou sans gilet, ont une seule exigence : vivre mieux. Or vivre mieux, c'est aussi partir à la retraite à un âge qui permette d'en profiter vraiment et plus longtemps.
Mais vivre mieux, c'est aussi être traité autrement par ceux qui vous gouvernent. M. Macron peut se promener dans nos régions. S'il ne change pas, si le Gouvernement ne change, la colère ne retombera pas. Suffit-il de remercier dans un tweet les travailleurs pour se rapprocher d'eux ? La Ve République est à l'agonie. Votre exercice ultra-vertical du pouvoir la tue. Le RN, lui, vous remercie.
Monsieur le ministre, quand admettrez-vous qu'il faut négocier et que négocier, quand la colère est si grande, c'est aussi savoir céder ? Quand céderez-vous sur un texte inutile et injuste ? Céder n'est pas forcément perdre.