Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, on ne compte plus les fermetures temporaires de services d’urgence ou hospitaliers aux quatre coins du pays.
Le Sénat, par sa connaissance du quotidien de nos compatriotes, vous interpelle depuis des mois, voire des années, sur la désertification médicale à l’œuvre, qui se déporte à présent vers l’hôpital et les urgences.
Je vous interrogeais moi-même encore récemment sur le risque de fermeture du centre hospitalier de Ruffec ou de celui de Confolens, dans mon département, en Charente. C’est ainsi, en cascade, qu’arrivent les nouvelles fermetures de services que, par euphémisme, vous appelez « suspensions temporaires ».
Pas un territoire, notamment dans les zones rurales, n’est épargné par l’avalanche de défections de médecins, épuisés par la charge de travail, de nuit comme de jour. Des maternités ferment en pagaille, par manque de médecins, ce qui met en danger la vie des femmes.
Monsieur le ministre, je vous prie d’écouter les territoires. Attention à ne pas considérer un service fermé comme un service désengorgé ! À ce stade, la promesse d’Emmanuel Macron d’améliorer l’offre de soins d’ici à la fin de l’année est un mirage.
Vous devez ce mercredi faire un premier bilan des travaux du Conseil national de la refondation (CNR) sur la santé. Nous avons eu ce matin sur France Inter un aperçu peu convaincant de votre boîte à outils.
La situation n’est pas acceptable : vous le savez. Les Français, comme les élus locaux ont besoin de clarté sur les données du ministère en matière de fermetures. Le recours massif au 15 est-il l’alpha et l’oméga de vos moyens d’action ? L’urgence des urgences, c’est l’accès à la santé, et non les retraites. Où sont vos propositions de régulation de l’accès aux soins ? Où est votre vision de moyen terme pour assurer la continuité du service public de santé ?