Intervention de Daniel Chasseing

Réunion du 6 juin 2023 à 9h30
Questions orales — Difficultés de la filière nucicole

Photo de Daniel ChasseingDaniel Chasseing :

Mon intervention portera sur deux sujets.

Le premier sujet concerne la crise de la noix, qui dure maintenant depuis l’automne dernier. Les cours, quand ils existent, sont compris entre 0, 40 et 0, 80 euro le kilogramme ; ils sont très loin de couvrir les 2, 5 euros de coût de production et de rémunérer les producteurs.

Le retrait de la production en stock, s’il se met en place avec les programmes opérationnels, ne concernera que les agriculteurs en organisation de producteurs ou en coopérative. Les autres seront exclus. Il y a urgence à additionner ce dispositif de retrait avec des mesures de fond d’allègement de charges. Ce type de demande est régulièrement mis en place pour les productions en crise. Le verger de noix est tout de même le deuxième verger de France.

Une fois ces mesures prises, il faut faire appliquer la préférence communautaire et imposer les clauses miroirs pour l’importation de produits qui ne respectent pas nos normes sociales, sanitaires et environnementales. De plus, une campagne de communication sur les bienfaits diététiques de la noix doit s’opérer. Si la consommation passait de 200 à 400 grammes par an et par Français, la crise serait en partie résolue.

Le second sujet concerne l’élevage bovin. Les recommandations de la Cour des comptes ont pour objet de diminuer le cheptel de bovins viande de 30 % en 2050 et celui de bovins laitier de 25 % pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui nous obligera à importer davantage de viande, de qualité moindre et produite selon des normes moins scrupuleuses – nous importons déjà 50 % de notre consommation de volailles.

En suivant cette voie, nous ne serions plus souverains au sujet de notre alimentation en viande ; l’élevage et la ruralité seraient pénalisés alors que nos éleveurs et nos agriculteurs sont exemplaires et doivent être défendus. Les recommandations de la Cour des comptes sont irresponsables dans la situation que vit notre agriculture. Cela est vécu comme une véritable blessure par nos éleveurs. Ne réservons pas à l’agriculture le traitement infligé à l’industrie…

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