Dans une région à forte identité comme la Corse, la culture, l’histoire, le patrimoine, sont des marqueurs importants, qui unissent le passé au présent pour mieux se projeter dans l’avenir.
Depuis plusieurs années, sous l’impulsion des anciens départements et de la collectivité de Corse, avec le concours des services de l’État, mais aussi de l’Union européenne, notre île a développé une politique culturelle proactive, qui s’est notamment traduite par la création de musées témoignant de l’histoire insulaire, une mise en valeur qui constitue aussi un vecteur d’attractivité touristique qu’il convient de consolider.
Il se trouve que la Corse, en raison de sa position centrale en Méditerranée occidentale, a longtemps été un carrefour ; les fouilles archéologiques attestent de cette richesse historique. Avant qu’elle ne dispose des infrastructures d’accueil adéquates, des objets découverts sur le territoire insulaire ont été transportés ailleurs et ne sont pas exposés dans les musées de l’île. Certains datent du néolithique, d’autres de l’âge du bronze, beaucoup du Moyen Âge.
Il est quelques exemples notables, comme la statuette datant du néolithique dite Vénus de Campu Fiureddu, découverte au début du XXe siècle à Grossa, près de Sartène, et qui est exposée au British Museum à Londres, alors qu’elle pourrait l’être à Sartène…
Il en va de même d’objets et artefacts de l’âge du bronze découverts à Vizzavona ou à Carbuccia, mais que l’on retrouve en Suisse ou en Italie, alors que les musées de Corte, de Levie, d’Ajaccio ou de Sartène pourraient très bien les accueillir ou, à tout le moins, les partager dans le temps, dans le cadre de conventions.
L’intercession fructueuse de la ministre de la culture en faveur du retour en Corse de la Madone de Brando le mois dernier a pu se faire parce qu’il y avait une vente aux enchères en cours. Néanmoins, bon nombre des œuvres qui pourraient être conservées en Corse appartiennent à des musées situés à l’étranger.
Aussi, ma demande consiste à vous solliciter pour savoir comment nous pourrions procéder pour les rapatrier dans des musées insulaires, qui restent les meilleures vitrines de l’histoire de la Corse. Si vous souscrivez à ce projet, sachez que ce travail risque d’être long et sinueux, dans un environnement juridique impliquant des législations nationales différentes.