Nous, écologistes, voterons évidemment contre ce texte, et même deux fois contre, si j'ose dire. En effet, nous ne nous faisons aucune illusion sur le double échec de ce texte : non seulement on ne tiendra pas les trajectoires budgétaires qui y figurent, mais il nous empêchera aussi de nous engager dans d'autres trajectoires, de prendre d'autres engagements.
On l'a dit plusieurs fois au cours de l'étude du texte : la France prend des engagements importants à l'échelle européenne, des engagements nécessaires à la survie de l'humanité, mais aussi de notre pays, puisqu'on voit bien l'effondrement en cours, les étés que l'on subit et les catastrophes qui s'accélèrent. Or nous ne nous armons pas pour y faire face. Ce projet de loi est un nouveau texte qui ne permet pas d'y faire face. Dès lors, même si l'on jongle avec les milliards, en réalité, nous ne sommes toujours pas à la hauteur de l'enjeu.
Une autre raison encore justifie que nous votions contre ce texte : c'est évidemment le désarmement de la République engagé par la majorité de droite du Sénat. Je veux parler du plan social dans la fonction publique : on annonce 120 000 agents supprimés ! Évidemment, nous ne pouvons pas l'accepter, surtout dans la situation actuelle : on voit bien que nos services publics sont à l'os, pas un week-end ne se passe sans qu'une manifestation se déroule, dans une ville ou un village, contre le retrait de tel ou tel service public. Nous ne pouvons donc pas voter ce texte, qui organise une nouvelle saignée dans les services publics.