On nous propose d'empêcher l'installation des médecins dans les zones sur-dotées, lesquelles ne représentent qu'une toute petite partie de notre pays : comment une telle mesure pourrait-elle apporter quoi que ce soit aux autres territoires ? Elle ne servira à rien, un point c'est tout ! Nous pouvons bien sûr la voter, mais elle n'aura aucun impact, ne serait-ce que pour cette raison : la contrainte s'exercera sur l'exercice libéral et non sur l'exercice salarié. S'ils veulent aller dans les zones sur-dotées, les médecins se contenteront d'opter pour le salariat, et ils trouveront de la place partout !
À l'évidence, un tel dispositif ne fonctionne donc pas.
J'ai entendu dire, au cours du débat, qu'il marchait pour les infirmières et les kinés. Mes chers collègues, fondez-vous sur des données précises, consultez des atlas démographiques ! Je prends tout l'hémicycle à témoin : vous verrez que, des trois professions dont il s'agit – infirmiers, kinés et médecins généralistes –, la mieux répartie sur le territoire, c'est la troisième, celle qui n'est pas régulée. En tout cas, il est faux de dire qu'un tel système a fonctionné : il ne marche pas du tout.
Les solutions sont complexes et longues à mettre en œuvre : c'est là qu'est tout le problème. La filière visuelle a commencé sa réorganisation et la redistribution de ses rôles il y a une dizaine d'années et les premiers résultats sont là. Pour autant, l'on n'a empêché aucun ophtalmo de s'installer où que ce soit.