L'égalité des droits ajustée par la loi du marché et les hasards de la vie, soit : si cela permettait d'avoir d'autres portes de régularisation que la circulaire dite « Valls », nous pourrions nous laisser convaincre.
Dans les jours qui viennent, mes chers collègues, vous allez jouer l'avenir de milliers de travailleuses et de travailleurs dans un calcul des plus cyniques.
Une autre voie est pourtant possible. Elle n'est ni moins ferme ni moins républicaine : la crise ukrainienne et les moyens exceptionnels déployés à cette occasion en un temps record, en matière d'hébergement notamment, nous l'ont montré. Mais cela demande une approche radicalement différente : cela demande que l'on accepte un changement de rapport dans les liens entre l'État, les collectivités et les acteurs de la solidarité.
Las ! le texte de loi qui nous réunit aujourd'hui est dans la lignée des dizaines d'autres qui l'ont précédé et ne répond pas aux enjeux qui se posent actuellement en matière de migration et d'intégration. Nous nous retrouvons une fois de plus avec un projet de loi qui passe à côté de la réalité vécue par les personnes étrangères, un texte qui va dégrader la situation au lieu de l'améliorer.
L'insertion économique et sociale, l'accès au droit, à la formation et aux soins, la protection des mineurs, autrement dit la garantie de conditions d'accueil dignes, exigent de sortir d'une approche centrée sur les questions sécuritaires pour adopter une autre approche centrée sur les parcours de femmes et d'hommes comme celles et ceux qui sont en tribune aujourd'hui, sur leurs aspirations et sur leur humanité.