Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, l'article 1er A prévoit l'instauration d'un débat annuel sur la politique migratoire. Il importe de parler d'immigration sans tabou, avec lucidité, calme, et courage peut-être aussi.
Depuis des décennies, la politique d'immigration française se fourvoie dans une ornière que l'on résumera d'un proverbe que nous connaissons tous : qui trop embrasse mal étreint.
À force d'accueillir des étrangers en trop grand nombre, nous échouons inexorablement à les intégrer, à leur offrir des perspectives désirables, à leur inspirer l'envie de s'assimiler à notre communauté, à fonder une harmonie culturelle et identitaire qui permette d'assurer la cohésion de la société, de faire Nation en somme.
Qu'on ne se méprenne pas, il s'agit non pas de tarir les flux migratoires, mais d'en retrouver la maîtrise. On ne fera pas de la France un fort Chabrol !
Il n'y a n'a rien de honteux à souhaiter reprendre le contrôle de l'immigration en France, quitte à réduire au besoin le nombre d'étrangers présents sur notre sol. Personne n'a le monopole du cœur §même si certains s'arrogent la boussole de la bonne conscience.
Un certain François Mitterrand, cela a été rappelé, ne craignait pas d'être malséant lorsqu'il reconnaissait qu'un seuil de tolérance avait été atteint dès les années 1970…
Réussir l'intégration, c'est d'abord maîtriser l'immigration, pour que celle-ci soit choisie et non pas subie. C'est mieux orienter et contrôler l'aide au développement. C'est faire reculer le communautarisme qui ronge notre vivre-ensemble.
L'immigration peut apporter des plus-values à notre pays, comme elle l'a fait jadis, et l'on pourrait à ce propos citer de superbes exemples dans les domaines politiques, artistiques ou scientifiques – Marie Curie, Gambetta, Joséphine Baker. En revanche, l'immigration massive et incontrôlée est une source de déstabilisation sociale et politique incontestable. Elle ne constitue n'est pas une chance pour notre pays aujourd'hui.
Monsieur le ministre, votre projet de loi comporte d'incontestables points positifs ; la commission des lois en a ajouté d'autres. Il reste quelques écueils, des récifs à éviter pour que votre portulan ne se brouille : je pense notamment aux fameux articles 3 et 4. Mais, quand il y a une volonté, il y a un chemin !