« Mes amis, au secours ! » Ce cri d'alarme de l'Abbé Pierre, lancé il y a bientôt 70 ans, a incarné son combat en faveur des sans-logis.
Aujourd'hui, les contraintes de rénovation énergétique, les spéculations sur les locations saisonnières, le « zéro artificialisation nette » (ZAN), l'inflation et les taux d'intérêt d'emprunt élevés sont autant de facteurs qui aggravent la crise du logement.
Déjà, le secteur du bâtiment, qui représente 6 % du PIB, 1 273 000 salariés et 403 400 entreprises artisanales, en ressent les répercussions. Les chiffres sont alarmants : baisse de 30 % du nombre de permis, de 21 % de celui des mises en chantier, de 24 % de celui des constructions individuelles… Quant aux ventes, elles ont diminué de 33 % à 38 % !
Quand le bâtiment va, monsieur le ministre chargé du logement, tout va. Mais quid quand il ne va pas ?
Monsieur le ministre, il faut agir rapidement, car le secteur du bâtiment est un paquebot : beaucoup de temps s'écoule entre le moment où l'on remet les moteurs en route et celui où le navire retrouve sa vitesse de croisière.
Pourtant, dans cette situation, vous supprimez le dispositif Pinel et vous écartez nombre de communes du nouveau prêt à taux zéro (PTZ). Une fois de plus, ce sont les territoires ruraux, supposés hors tension, qui sont oubliés. Pourtant, les besoins en logement y sont énormes et l'accès à la propriété y est un fort facteur d'attractivité. Or, sans aide, l'accès à la propriété est quasiment impossible pour les jeunes couples, alors qu'ils assurent la survie des communes rurales, leur vitalité sociale et associative : sans jeunes couples, plus d'école !
C'est pourquoi je vous demande que les zones rurales soient éligibles aux nouvelles conditions du PTZ. Ainsi, vous assurerez l'attractivité du monde rural, qui, sans cette décision, continuera, encore et toujours, à se désertifier.