C'est la lutte contre le tabagisme, désavouée l'an dernier par le ministre chargé des comptes publics, Gabriel Attal, de retour du congrès des buralistes.
C'est la santé mentale. C'est l'alimentation. C'est la santé au travail.
Changer, madame la ministre, messieurs les ministres, c'est, enfin, constater que le mouvement de financiarisation qui frappe le secteur de la santé est un danger pour les fondements de notre protection sociale.
Les ressources provenant des assurés sociaux sont détournées vers la rémunération d'actionnaires. La rentabilité prend le pas sur la pertinence des soins. Conjuguée à un mode de rémunération trop centré sur les actes, la financiarisation invalide toute politique visant à l'efficience et à la permanence des soins. Elle s'impose aussi, parce que de nombreux secteurs du soin souffrent d'un déficit d'investissement ; elle profite, en cela, de budgets de ce type, trop à courte vue.
Il devient urgent de poser des limites pour éviter de voir notre système solidaire régresser encore.
Vous l'avez compris, madame la ministre, messieurs les ministres, nous estimons que le budget que vous nous présentez nous maintient dans une impasse. Alors que la crise sanitaire qui a surgi en 2020 est derrière nous, la promesse présidentielle est oubliée. Rien ne change.
Alors qu'il faudrait réunir un large accord politique pour rénover en profondeur notre protection sociale et notre système de santé, la faiblesse de votre base politique empêche le Parlement de remplir pleinement son rôle. Les contournements tels que le Conseil national de la refondation ne règlent rien.
Le résultat est là : votre gouvernement paraît dépassé par les enjeux de la protection sociale.