Sur ces amendements, comme sur les prochains, je m'exprimerai en tant que rapporteure générale de la commission des affaires sociales, et je donnerai bien évidemment la position de la commission. J'émettrai donc un avis défavorable sur toutes les dispositions visant à augmenter la fiscalité sur certains produits.
Pour autant, mes chers collègues, je voudrais vous dire ce que j'en pense à titre personnel.
Déjà, l'année dernière, au moment où nous avons réexaminé la fiscalité sur le tabac, je me suis étonnée que l'on n'applique pas le même raisonnement sur l'alcool. Certes, je n'ai pas remporté un franc succès sur ces travées, où l'on défend les filières viticoles. §
Comme vient de le souligner ma collègue, ce n'est pas la consommation qu'il faut condamner ; c'est l'excès. Et, à l'instar de certains d'entre vous, je pense que la fiscalité peut être un outil. D'ailleurs, toutes les évaluations le prouvent.
Oui, il faut faire de l'éducation et de la communication, mais il faut aussi un peu de répression : il est prouvé qu'augmenter les prix fait diminuer la consommation dans tous les domaines.
On a parlé de 100 milliards d'euros. C'est en effet la réalité ! Ce montant est issu d'une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), et recouvre non pas l'ensemble des dépenses de santé, mais l'ensemble des conséquences sociales et économiques de ces pratiques, par exemple les coûts liés à l'invalidité.
Je rappelle à mon tour que la consommation excessive d'alcool représente 40 000 morts par an. Ce n'est pas rien ! Au-delà de ces pertes humaines, il y a aussi des pertes de la qualité de vie pour les malades, qui peuvent développer des maladies chroniques, des pathologies importantes, des maladies cardiovasculaires, etc.
Je veux insister sur le fait que l'excès de consommation d'alcool appauvrit notre société socialement et culturellement. Il n'est qu'à voir les effets de l'alcool sur les familles, notamment en termes de violences.