Je voudrais revenir sur certains propos qui m’ont heurté. Une telle taxe nutritionnelle est vertueuse. D’abord, elle est ciblée, et vise spécifiquement un produit, le soda, qui est principalement composé de sucre et qui présente une valeur nutritionnelle nulle. Pourquoi ? Parce le sucre est, par nature, un addictif. Il vous harponne, surtout chez les jeunes. C’est un conservateur, un exhausteur de goût, et il ne coûte pas cher, ce qui lui confère toutes ces vertus du point de vue économique. Mais, sur le plan de la santé, il a des conséquences terribles pour les jeunes.
Certains consomment plus de 50 litres de soda par an, soit plus de 100 grammes de sucre par jour, le triple de ce qui est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Les effets sont visibles : l’Union française pour la santé bucco-dentaire nous a alertés sur le cas de bébés consommant du Coca-Cola, et constate que de plus en plus de jeunes ont les dents noircies par le sucre, ce qui oblige à arracher les dents de lait avant l’âge de 6 ans. Ces cas terribles sont appelés les biberons marron.
Ces problèmes sont particulièrement présents dans les régions défavorisées du nord de la France et aux alentours de Paris, et c’est directement lié à la précarité. La taxe pénaliserait les pauvres, dites-vous ? C’est tout le contraire : taxer ces produits vise à déplacer leur consommation vers des produits moins sucrés et à protéger les populations les plus touchées !