Les importations alimentaires de la France explosent : elles ont doublé depuis 2000.
Hors vins et spiritueux, la France, grenier de l'Europe, est déficitaire en matière d'échanges de produits bruts comme de produits transformés depuis 2015.
Le potentiel productif agricole s'érode d'année en année : baisse du nombre d'exploitations, chute de la surface agricole utile, plafonnement des rendements et productivité de l'agroalimentaire en berne.
Parallèlement, nous devrons faire face au renouvellement des générations. D'ici à dix ans, un tiers des agriculteurs prendront leur retraite et la relève n'est pas assurée.
Les raisons de la crise des vocations sont multiples : faiblesse du revenu agricole, agribashing permanent, faible qualité des formations, mais aussi difficultés pour s'installer et trouver du foncier.
Que se passe-t-il ? Lorsque l'exploitant prend sa retraite et que des non-agriculteurs héritent de son exploitation, très souvent, ils conservent les terres, mais n'en font rien. Aussi, les jeunes qui souhaitent s'installer ne peuvent le faire faute de terrain disponible. Nous devons donc optimiser la surface agricole.
C'est pourquoi nous proposons, au travers de cet amendement, de majorer la taxe foncière sur les terrains agricoles non cultivés.
Je ne demande pas aux citadins qui héritent de la propriété de leurs parents de prendre la pioche et de cultiver le terrain, je souhaite qu'ils confient les terres en fermage ou en métayage à un agriculteur afin que ces terres abandonnées, en friche, soient remises en culture.
Monsieur le ministre, je souligne que cette proposition n'entraîne aucune dépense supplémentaire, bien au contraire !