Le présent amendement vise à créer un fonds pour la réduction des risques des usages de drogues.
Je l’avais déposé l’année dernière à la fois sur les crédits de la mission « Santé » et sur ceux de la mission « Culture », le sujet ayant une dimension interministérielle. La ministre de la culture m’avait alors fait part de son envie d’évoquer cette question avec le ministre de la santé. Or celui-ci a été remplacé depuis. Je défends donc de nouveau cet amendement, afin d’entendre l’avis du Gouvernement dans sa composition actuelle.
Dans notre pays, l’usage de drogues de synthèse atteint un niveau inquiétant. En 2022, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a comptabilisé 600 000 personnes qui consommeraient de la cocaïne au moins une fois dans l’année ; quant aux drogues de synthèse comme la MDMA ou l’ecstasy, elles compteraient environ 400 000 usagers.
Je ne vais pas revenir sur les risques auxquels sont exposés les consommateurs de ces drogues et je ne dirai pas non plus que toutes les classes sociales et tous les milieux sont touchés : les dernières semaines ont montré que notre institution n’était pas épargnée. Face à ce risque, notre pays adopte trop souvent une approche sécuritaire, en pénalisant les vendeurs et les consommateurs – ce n’est pas suffisant !
On voit bien qu’il y a un manque d’informations. Nous vous proposons donc de changer d’approche avec ce fonds d’urgence de réduction des risques liés aux drogues, qui aura plusieurs finalités aussi bien en termes de communication et de sensibilisation, notamment auprès des plus jeunes, qu’en matière de prévention et de prise en charge des consommateurs pour les aider à sortir de l’addiction. Il s’agira également de soutenir le travail, qui est indispensable, des associations qui luttent pour la réduction des risques.
Nous proposons de doter ce fonds de 1 million d’euros, mais il en faudrait évidemment davantage. J’appelle le Gouvernement à se saisir de cet outil et je lui propose d’agir dans un cadre interministériel afin d’aller au-delà des annonces uniquement sécuritaires, et cela pour faire de la lutte contre la drogue une priorité.