Je pense que vous faites une erreur, monsieur le ministre, et qu'il faudrait rétablir ces prêts.
La raison en est simple : pour un investissement de 100 000 euros avec un taux d'intérêt de 1 % sur quinze ans, vous remboursez 7 000 euros d'intérêts ; pour le même investissement, avec un taux d'intérêt de 4, 7 % sur quinze ans, vous remboursez 37 000 euros d'intérêts !
L'agriculture, vous l'avez dit, a besoin de plus en plus de financements, en raison de la multitude de normes et de règles qui lui sont imposées et qui conduisent à investir davantage.
Si on ne se pose pas la question des prêts bonifiés à l'installation tant pour la transmission que pour les investissements, on fait une erreur fondamentale.
C'est vrai que, politiquement, il est toujours difficile de rétablir un dispositif ayant été supprimé. Or, en l'espèce, les prêts bonifiés ont été supprimés quand les taux étaient négatifs ! Les garder était donc sans intérêt. M. le ministre des finances nous expliquait alors que la France gagnait de l'argent quand elle empruntait à des taux négatifs, ce que d'ailleurs je n'arrive pas à comprendre. Montesquieu disait des paysans qu'ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers ; moi, je n'y arrive pas non plus !