Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, au sein de ce budget offensif, j’ai examiné avec Valérie Boyer trois aspects qui nous semblent fondamentaux dans l’environnement géopolitique particulièrement dangereux du moment.
Nous nous sommes d’abord intéressés à nos moyens de gestion de crise. La France dispose en la matière d’un savoir-faire envié à l’étranger, dont la maîtrise est assurée par le centre de crise et de soutien. Je veux d’ailleurs saluer ici l’action de son personnel et de ses renforts, notamment de la Croix-Rouge et des anciens diplomates qui apportent leur soutien en cas de besoin.
C’est grâce à eux que la France, lorsqu’il le faut, parvient à rapatrier en un temps record nos ressortissants et les citoyens des autres États membres de l’Union européenne, mais aussi à déployer une action humanitaire. Nous sommes à quelques jours de la conférence nationale humanitaire. Des moyens significatifs ont déjà été attribués.
Ces crises sont de plus en plus fréquentes et graves. La seule année 2023 a été marquée par le séisme en Turquie et en Syrie, l’évacuation au Soudan dans le cadre de l’opération Sagittaire, les événements au Gabon, en Libye, au Maroc, au Haut-Karabakh ou, plus récemment, au Proche-Orient.
Tout cela justifie une augmentation des budgets de fonctionnement du CDCS de l’ordre de 15 % en 2024 et un accroissement de ses ETP.
Ensuite, la communication et l’inflation occupent une place croissante parmi les fonctions du ministère. Ce poste fait l’objet d’un effort additionnel de 2 millions d’euros pour 2024. Cela permettra à la direction de la communication et de la presse du ministère de renforcer ses effectifs et de mettre en œuvre ses ambitions de lutte contre la désinformation, avec la création récente – et bienvenue – d’une sous-direction chargée de la veille et de la stratégie. Celle-ci est chargée de surveiller les réseaux et d’élaborer une riposte.
Notons par ailleurs que le Quai d’Orsay communique en six langues depuis la centrale, mais en une cinquantaine de langues nationales ou locales, preuve de notre capacité à nous faire entendre partout.
Notre rapport met également l’accent sur la coopération de sécurité et de défense. Contrairement à ce que certains laissent croire, les attentes envers la France ne faiblissent pas, que ce soit en Afrique de l’Ouest ou ailleurs dans le monde. De nouvelles écoles nationales à vocation régionale (ENVR) ouvriront d’ailleurs prochainement, notamment au Sri Lanka. Le ministère se fixe pour objectif d’accroître l’offre de formation de 40 % et d’investir davantage certaines zones, telles que l’Indo-Pacifique ou les Balkans.
Dans ce monde où les crises s’accumulent, où le système multilatéral se délite et où de nouveaux théâtres d’opérations émergent, comme le terrain informationnel, ne boudons pas notre plaisir de voir le réarmement de notre diplomatie réellement engagé en termes de moyens humains et financiers. La commission s’est prononcée favorablement sur les crédits du programme 105.