Intervention de Marie-Agnès Labarre

Réunion du 1er juin 2011 à 14h30
Interdiction de l'exploration et de l'exploitation des mines d'hydrocarbures par fracturation hydraulique — Article 1er

Photo de Marie-Agnès LabarreMarie-Agnès Labarre :

… alors même que la France pourrait posséder sur son sol certains sites exploitables.

Parmi les techniques possibles d’extraction, on peut mentionner le strip mining et le open pit mining, qui consistent à trépaner les montagnes où est enfermée la ressource, et le true in-situ process, ou TIS, par lequel le pétrole non finalisé est chauffé en profondeur avant de pouvoir être extrait. Ces méthodes sont autant de manières d’éviter toute fracturation hydraulique ; elles n’en constituent pas moins des formes d’exploitation pétrolière particulièrement nocives pour l’environnement.

Les effets sur l’environnement de l’extraction du schiste bitumineux sont plus prononcés lorsque des méthodes d’extraction en surface, plutôt que des méthodes souterraines, sont mises en œuvre. Ces effets sont de différentes sortes : drainage minier acide, déversement de métaux dans les eaux de surface et les eaux souterraines, augmentation de l’érosion, émissions de gaz sulfurés et pollution de l’air par des particules produites lors des phases de transformation, du transport ou de certaines activités annexes.

En 2002, environ 97 % de la pollution de l’air, 86 % de la production de déchets et 23 % de la pollution de l’eau résultaient, en Estonie, des activités de l’industrie de l’énergie, qui utilise le schiste bitumineux comme principale source de carburant.

L’extraction de schiste bitumineux est dommageable pour la richesse biologique du terrain et son écosystème. La combustion et le traitement thermique produisent des déchets et rejettent dans l’atmosphère du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. La production et l’usage du schiste bitumineux sont à l’origine d’une plus grande quantité de gaz à effet de serre que ceux des carburants fossiles conventionnels.

Le processus expérimental de transformation in situ et les technologies de capture et de stockage du carbone sont susceptibles, à l’avenir, d’apaiser certaines de ces inquiétudes, mais risquent de poser à leur tour de nouveaux problèmes, tels celui de la pollution des nappes phréatiques.

Certains analystes ont en outre exprimé leur préoccupation au sujet de l’utilisation de l’eau par l’industrie du schiste bitumineux. En 2002, celle-ci utilisait 91 % de l’eau consommée en Estonie. En fonction des techniques utilisées, l’autoclavage hors sol utilise de un à cinq barils d’eau par baril d’huile de schiste produit. Une étude d’impact environnemental publiée par le département américain de gestion du territoire fait apparaître que l’extraction hors sol et l’autoclavage produisent un pourcentage important d’eau souillée par tonne d’huile de schiste produite.

Ces inquiétudes sont encore plus vives dans les régions arides, comme l’ouest des Etats-Unis où le désert du Néguev, en Israël, où des plans existent pour étendre l’extraction du schiste bitumineux en dépit de la pénurie d’eau. Nous-mêmes, en France, subissons d’ailleurs une très grave période de sécheresse.

Notre amendement vise donc à interdire l’exploration et l’exploitation de gisements d’hydrocarbures bitumineux.

Quant à vous, comme à votre habitude, vous préférez tourner vos regards vers les promesses de profits plutôt que vers la préservation de notre écosystème… Comme l’aurait dit l’un de vos vieux amis, notre maison brûle et vous regardez ailleurs !

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