Mais cela ne voudrait-il pas dire aussi que la majorité n’est pas convaincue par ce texte ? C’est ce que je pense !
Comment notre collègue M. Jacques Blanc – je sais qu’il veut aussi s’exprimer : il me répondra donc s’il le souhaite – pourra-t-il expliquer dans son département, la Lozère, que la loi qui va être votée ce soir à une heure tardive n’empêchera aucunement – car c’est cela, la réalité – les explorations et l’exploitation du gaz de schiste sur ce territoire ?
La démonstration est faite, et Mme la ministre vient de le reconnaître elle-même. Mais, pour des raisons juridiques et peut-être financières, pour ne pas alourdir, a-t-elle dit, les impôts des Français, on ne pourrait pas, contrairement à ce qu’a affirmé le Premier ministre à l’Assemblée nationale, abroger les permis.
Nous, nous voulons tout simplement, et ce n’est pas de la politique politicienne, que ces permis soient abrogés parce que nous sommes opposés aux forages de gaz de schiste – aujourd’hui, mais aussi demain et après-demain –, quelle que soit la méthode employée, en Lozère, dans l’Aveyron, la Drôme, le Gard ou l’Ardèche. Voilà exactement notre position.
Nous sommes très sereins et nous irons au bout de la discussion s’il le faut, car ce sujet très important a mobilisé des milliers de citoyens dans les plus petits villages de mon département : 300, 500, 800 personnes dans les salles des fêtes ! Tous les élus sont également mobilisés pour défendre ceux des nôtres qui ont été assignés devant les tribunaux.
Aujourd’hui, le Parlement, et particulièrement le Sénat, s’honorerait en prenant des décisions claires. Vous ne voulez pas les prendre parce que le Gouvernement ne souhaite pas interdire totalement les forages et l’exploitation de gaz de schiste. Alors, nous allons continuer…
Mais, comme l’a dit très tranquillement Mme Bricq, ce que nous vivons aujourd’hui, c’est tout de même un simulacre de démocratie, reconnaissons-le ensemble. Vous n’y êtes évidemment pour rien, chers collègues de la majorité qui êtes présents ce soir, mais c’est un fait : vingt-six demandes de scrutin public pour une loi qui est censée régler la question du gaz de schiste. Nous désapprouvons ces méthodes !
Mme Bricq a raison : cela ne changera rien au résultat final, mais, afin que nous puissions retourner devant les électeurs, il serait sage que le président lève la séance et que les débats reprennent un autre jour, si possible à une heure un peu moins tardive, en tout cas pas à la veille d’un long week-end, et que vous assumiez, chers collègues de l’UMP, votre responsabilité de groupe majoritaire.
Si la séance n’est pas levée, nous continuerons cette discussion jusqu’à une heure ou deux heures du matin. Nous pouvons le faire, mais franchement, cela ne donnerait pas la meilleure image du Sénat sur un sujet aussi important.
Ainsi, après Mme Bricq et au nom du groupe socialiste, je demande la levée de la séance, de manière que cette discussion se poursuive lorsque nos collègues de la majorité seront un peu plus nombreux.