Intervention de Michel Bécot

Réunion du 26 novembre 2009 à 15h00
Loi de finances pour 2010 — Outre-mer

Photo de Michel BécotMichel Bécot :

Madame la ministre, je voudrais en premier lieu me réjouir, au nom de mes collègues du groupe UMP, de votre promotion au rang de ministre.

En second lieu, je veux saluer les propos que vous avez tenus, le 24 septembre dernier, au salon du tourisme Top Resa.

Vous avez en effet appelé à un « électrochoc » pour que « le tourisme puisse enfin se développer outre-mer », affirmant que vous comptiez vous impliquer fortement aux côtés des collectivités. Par ces mots, vous avez assurément pris la mesure du problème actuel des Antilles françaises. Je crains en effet que, dans un futur proche, Cuba ne devienne la destination privilégiée, au détriment de nos destinations touristiques.

Inscrire le secteur touristique comme l’un des axes prioritaires de la politique de développement est un impératif dans tous nos départements et territoires d’outre-mer, où le chômage reste très élevé, en particulier chez les jeunes.

C’est d’abord des élus que dépend la volonté de faire du tourisme l’un des secteurs importants, si ce n’est, pour certains territoires, la priorité économique. L’adhésion la plus large possible de la population et des acteurs économiques est en effet indispensable à la réalisation de cet objectif, l’État accompagnant de son côté cette politique de développement, notamment par des mesures adaptées aux décisions locales.

Malgré d’apparentes similitudes – l’insularité et la situation en zone tropicale –, l’outre-mer français constitue un ensemble hétérogène du fait des disparités géographique, historique et culturelle, de la multiplicité des cadres institutionnels et de la diversité des situations. Cette diversité se retrouve dans la place occupée par le tourisme dans l’économie des départements et collectivités de l’outre-mer.

Si la Guadeloupe, la Martinique et la Polynésie française avaient réussi à se forger une notoriété touristique fondée sur l’exotisme et le balnéaire, le positionnement touristique de la Réunion, qui pourtant est dynamique, et de la Guyane se définit lentement. De même, alors que le tourisme occupe une place croissante dans l’activité économique de la Nouvelle-Calédonie, il demeure encore une activité marginale à Mayotte, Wallis-et-Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon.

Une opération promotionnelle de grande ampleur a également été lancée. Des mesures immédiates ont été prises, notamment un soutien individualisé aux professionnels du tourisme. Puis des mesures de relance des destinations ultramarines ont été prises dans le cadre de la loi pour le développement économique des outre-mer du 27 mai 2009. D’autres mesures de soutien ont suivi, notamment dans le cadre de la loi de développement et de modernisation des services touristiques du 22 juillet 2009.

Ces deux lois récentes ont consacré le secteur du tourisme comme secteur prioritaire pour les DOM. Une telle qualification a pour objet de permettre aux entreprises, y compris les entreprises de loisirs sportifs ou culturels travaillant dans le secteur du tourisme, de bénéficier d’aides au fonctionnement importantes.

Les aides au fonctionnement devront être complétées par des plans de formation du personnel à l’accueil, aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi qu’aux métiers du bâtiment. Par ailleurs, des partenariats pourraient être trouvés pour la réhabilitation et la remise à niveau des parcs hôteliers et résidentiels existants. De plus, il est indispensable d’inciter et d’accompagner les créateurs de nouveaux produits touristiques.

L’outre-mer a été sous les feux de l’actualité en 2009. Une grave crise sociale a affecté les départements d’outre-mer, essentiellement au sujet du pouvoir d’achat. Cette crise a eu, du point de vue budgétaire et fiscal, plusieurs conséquences dont le coût est encore mal évalué. C’est pourquoi le soutien au secteur du tourisme outre-mer me paraît essentiel.

Madame la ministre, mes collègues du groupe UMP et moi-même, nous soutenons l’action que vous menez avec le ministre du tourisme, Hervé Novelli. Nous voterons les crédits de la mission « Outre-mer » pour 2010.

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