...et elles dépasseront, en 2010, les 20 milliards d'euros.
En second lieu, notre culture budgétaire fait que, d'une manière générale et plus particulièrement dans le domaine de l'éducation, la réponse aux difficultés depuis deux décennies a été l'accroissement des crédits.
Or force est de constater que l'inflation budgétaire constante n'a pas apporté les résultats escomptés : notre école éprouve de grandes difficultés à remplir sa première mission, qui est d'assurer l'égalité des chances entre tous nos enfants. Vous le savez mieux que quiconque, monsieur le ministre : un fils d'ouvrier a aujourd'hui dix-sept fois moins de chances d'entrer à l'université qu'un fils de cadre supérieur ou d'enseignant.
Nos concitoyens nous l'ont d'ailleurs dit au cours du grand débat voulu par le Président de la République. Ainsi, une enseignante de mon département résumait assez bien la situation en déclarant que « notre école va bien pour les enfants qui vont bien ». Cette affirmation fut complétée par un intervenant de Nancy, selon lequel « les enfants en échec scolaire sont des enfants qui ne vont pas bien ».
Votre ambition, monsieur le ministre, est bien de rétablir l'égalité des chances et de bâtir une école qui aille bien pour tous les enfants. Ce projet de budget en est l'expression : des crédits sont affectés au profit de ceux qui en ont le plus besoin, de ceux qui cumulent les difficultés ou les handicaps.
Tout cela est indispensable, mais notre école ne réussira que si l'ensemble de ses acteurs réussissent : les enfants, bien évidemment, les enseignants et l'ensemble des personnels administratifs, techniques, médicosociaux, les conseillers principaux d'éducation, les personnels des centres d'information et d'orientation, cela va de soi, mais aussi les autres partenaires de la communauté éducative, à savoir les parents, le monde socioéconomique, les élus locaux.
En outre, pour réussir, notre école devra savoir identifier et valoriser très tôt tous les talents, et enfin savoir valider tous les acquis.
Au regard de ces constats, monsieur le ministre, ma question sera triple.
Tout d'abord, votre projet de loi d'orientation prendra-t-il en compte l'implication de toute la communauté éducative, de tous les acteurs, sachant qu'un tel texte doit fixer le cap et les grands objectifs et permettre le développement de champs d'expérimentation et de politiques contractuelles fondées sur le partenariat et la proximité ?
Ensuite, identifier et valoriser tous les talents suppose la pratique d'une orientation positive et non plus, comme c'est trop souvent le cas actuellement, d'une orientation par échecs successifs. Cette orientation devra tenir compte du projet du jeune et de sa famille, mais aussi des besoins de notre économie et de l'aménagement harmonieux du territoire. Quelle est votre approche en la matière, monsieur le ministre ?
Enfin, l'une des missions majeures de l'école est la transmission du savoir, du savoir-faire, du « savoir être », mais c'est aussi l'évaluation des acquis. Aujourd'hui, seule l'acquisition des deux premières formes de savoir, c'est-à-dire les connaissances et les compétences, est sanctionnée. Envisagez-vous d'évaluer la troisième, le « savoir être », c'est-à-dire le comportement ?