Intervention de Éliane Assassi

Réunion du 26 avril 2010 à 15h00
Grand paris — Article 21

Photo de Éliane AssassiÉliane Assassi :

L’article 21 détaille les missions de l’établissement public de Paris-Saclay.

Le périmètre d’intervention de cet établissement est extrêmement large pour une structure dont la composition n’est même pas respectueuse des règles démocratiques.

De surcroît, l’utilité de la création d’un tel établissement n’est pas avérée au regard de l’énumération des missions qui sont déjà exercées par d’autres acteurs.

Il n’a pas fallu attendre que naisse le projet du Grand Paris pour que la coopération scientifique et universitaire en matière de recherche et d’enseignement soit valorisée sur ce territoire.

L’établissement public de Paris-Saclay s’ajoutera ainsi à un empilement de structures déjà dédiées aux missions d’enseignement, de recherche et d’innovation.

Rien ne justifie donc la création d’une nouvelle structure qui, loin de contribuer à la réalisation de missions dont l’intérêt a été maintes fois affirmé, aggravera simplement l’opacité et la complexité du dispositif existant.

De plus, rien dans l’énumération des missions de l’établissement public de Paris-Saclay ne montre que le Gouvernement ait décidé de s’attaquer aux véritables problèmes touchant l’enseignement supérieur et la recherche, pas plus que d’assurer une offre de logements décents et à loyer adapté en nombre suffisant pour accueillir les étudiants et les chercheurs du plateau.

Nous sommes également opposés à cet article parce qu’il est révélateur de la philosophie générale du projet de création de l’établissement de Paris-Saclay : l’État décide, et la recherche publique est soumise aux besoins des entreprises privées présentes sur le périmètre, les grandes multinationales comme EADS ou Thales se désengageant, quant à elles, de ce domaine d’activité en réduisant leur budget recherche et développement.

Attachés comme nous le sommes à ce territoire, nous ne pouvons que nous opposer au projet global du Gouvernement en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Ce projet, qui s’est profilé avec le plan Campus et affiné avec le grand emprunt, et que confirme le présent texte, consiste à concentrer la quasi-totalité des moyens accordés sur quelques pôles d’excellence regroupant les plus prestigieuses universités, délaissant par ailleurs les autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Enfin, si l’établissement public est chargé de piloter les différents acteurs, au moins devrait-il le faire en respectant leur marge de manœuvre et leur autonomie, en accord avec les stratégies développées depuis des années. Malheureusement, aucune disposition de cet ordre n’est prévue…

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