Cette explication de vote sur l’amendement n° 229 rectifié présenté par Yves Pozzo di Borgo et sur l’amendement n° 192 de notre groupe me donne l’occasion de faire remarquer que, apparemment, les étatistes ne sont pas ceux que l’on croit !
Les collectivités locales sont-elles majeures ? Les avis qu’elles émettent auraient-ils pour seul but d’opposer une résistance stupide aux projets fabuleux de l’État ? Tel n’est pas le cas ! Une bonne fois pour toutes, est-il envisageable que l’État engage des projets sans recueillir l’accord des collectivités territoriales ? Si certaines d’entre elles, ici ou là, refusent de soutenir tel ou tel projet, il convient de s’interroger sur leurs raisons.
Pour notre part, nous réclamons que toute décision soit soumise à l’accord des établissements publics et des collectivités ; c’est pourquoi nous nous abstiendrons sur l’amendement n° 229 rectifié.
Je regrette la manière dont cette question est traitée. Nous avons eu un débat similaire lors de l’examen de la réforme générale des collectivités territoriales.
Au fond, la majorité a laissé croire qu’elle était extrêmement décentralisatrice, ce qui était suspect à une époque, et qu’elle considérait que, tant d’années après les lois de décentralisation, les collectivités territoriales, qui financent de nombreux projets – pour payer, elles sont toujours là ! –, étaient majeures. Or elles n’ont plus la possibilité de l’être aujourd’hui, et l’État, qui finance peu mais entend décider de tout, veut pouvoir leur imposer son avis, y compris contre leur gré.
Il est question de la Silicon Valley, mais on pourrait tout aussi bien parler de l’échec des grandes concentrations financières, de celui du capitalisme financier, autant d’échecs dont notre population, et bien d’autres avec elle, sont victimes aujourd’hui. Pareillement, on pourrait s’interroger davantage sur les rapports financiers entre l’État et les collectivités territoriales.
Pour ces raisons, nous persistons à penser qu’il n’est pas illégitime que les établissements publics et les collectivités concernés donnent leur accord.