Intervention de Jacques Muller

Réunion du 28 mai 2010 à 14h30
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Article 12

Photo de Jacques MullerJacques Muller :

Il s’agit de préciser que nous souhaitons développer des systèmes de production agricole plus économes en énergie et en intrants, le souci d’efficacité au regard du changement climatique n’étant pas, à mon avis, suffisamment explicite dans le texte tel qu’il nous est soumis.

Cet amendement repose sur deux arguments.

Tout d’abord, nous devons diminuer la consommation des exploitations agricoles en énergie grise. C’est à la fois indispensable – je ne reviens pas sur le pic de Hubbert – et d’ores et déjà possible, notamment dans les exploitations céréalières. À cet égard, je défends l’idée de la production d’agrocarburant à partir de colza cultivé sur l’exploitation agricole et autoconsommé, de manière à développer l’autonomie. Un tel dispositif permet un rendement énergétique optimal, contrairement à la filière industrielle de l’éthanol ou de l’agro-diesel. De plus, il permet de récupérer un sous-produit tout à fait valorisable dans des élevages, à savoir le tourteau de colza.

Par ailleurs, les observations sur le terrain montrent qu’en consacrant un cinquième de la sole céréalière à faire du colza pour sa propre activité agricole, on répond aux besoins. Petit clin d’œil : à l’époque où l’on pratiquait la traction attelée, on consacrait aussi un cinquième de la sole à l’alimentation des animaux de trait !

Cette solution marierait donc cohérence et modernisation.

Le deuxième argument porte sur la réduction des consommations d’intrants qui reposent sur une forte utilisation de pétrole.

S’agissant tout d’abord des engrais, je constate qu’une spécialisation excessive des systèmes de production agricole et la fin du couple polyculture-élevage ont entraîné une forte diminution de la matière organique dans les sols. Nos sols sont de plus en plus réduits à des substrats qui souffrent d’un tassement excessif et qui sont confrontés à un problème de disparition de la vie microbienne. En conséquence, la production d’azote naturel par les sols diminue ; d’où la nécessité d’acheter de l’azote de synthèse produit dans l’industrie et impliquant donc une très grande consommation de pétrole.

Pour ce qui est des pesticides, j’exprimerai mon point de vue lors de mon explication de vote puisque mon temps de parole est écoulé.

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