Intervention de Daniel Reiner

Réunion du 15 juillet 2009 à 14h30
Programmation militaire pour les années 2009 à 2014 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner :

Quant aux programmes de cohérence opérationnelle, qui sont considérés parfois, et à tort, comme mineurs, ils font constamment l’objet d’arbitrages défavorables.

Pourtant, les programmes d’urgence opérationnelle destinés à parfaire l’équipement de nos unités engagées dans les opérations extérieures font preuve de leur efficacité. Ils sont adaptés au théâtre des opérations, ce qui pourrait donner quelques idées pour l’avenir. En effet, la réalisation de programmes de matériels simples, fiables et adaptables rapidement aux divers théâtres d’opérations constituerait, peut-être, une source d’économies…

Monsieur le ministre, vous le voyez, je plaide pour que nous n’inscrivions dans la loi que ce que nous savons pouvoir réellement faire, pour que nous le fassions bien, en qualité, en quantité et en temps, et pour que nous renoncions clairement à ce que nos moyens ne nous permettent pas de réaliser.

Si ce projet de loi faisait preuve de ce courage, il serait véritablement en progrès par rapport aux autres textes qui l’ont précédé.

Or nous croyons, comme d’autres, que le projet que vous nous soumettez n’a pas cette qualité, car il ne choisit pas, ni en matière d’équipements, ni en ce qui concerne les masses financières promises à la défense. De nouveau, on voudrait tout faire, ou du moins le faire accroire.

Ainsi, il s'agirait d’une armée de projection, capable, affirmez-vous, monsieur le ministre, de déployer 30 000 hommes en moins de six mois, mais sans moyens de projection, car ceux-là sont censés venir après !

Ces budgets et ces équipements n’ont évidemment de sens et de valeur que par les hommes qui les servent, dont nous saluons tous ici régulièrement le professionnalisme, le dévouement et le courage. Or, depuis la suppression du service militaire, ceux-ci ont dû faire preuve, il faut bien le dire, d’une certaine flexibilité !

La définition de l’armée « modèle 2015 » est abandonnée ; il est vrai qu’on en était loin.

En outre, la RGPP, cet objet politique mal identifié par les parlementaires, ainsi que le nouveau modèle d’armée exigent une réduction drastique de près de 54 000 emplois militaires en six ans, une nouvelle organisation du soutien et un déploiement de garnisons resserré autour de 90 bases de défense, dont on dit depuis quelques jours qu’elles pourraient finalement n’être que 70…

Monsieur le ministre, attention à ne pas mettre la barre trop haut ou, plus exactement, trop bas.

L’objectif visé est de 276 000 emplois en 2014, pour les trois armes et leur soutien, avec, d’ici là, 7 000 à 8 000 emplois supprimés par an. Or, le plus surprenant, ce n’est pas la crainte de ne pas atteindre ce seuil, mais plutôt la réponse des personnels, les volontaires au départ étant, paraît-il, plus nombreux que les suppressions de postes prévues par la déflation des effectifs !

Cette réaction est un signe qui, dans une période économique difficile, mérite une analyse fine. Il importe que l’armée attire des vocations, la défense n’étant pas seulement l’affaire des autres.

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